On parle d'âge classique, d'écrivain classique, d'oeuvre classique. Analysez, d'après ce que vous savez de la littérature française, l'idée de classicisme et dégagez-en les caractères essentiels.

« On parle d'âge classique, d'écrivain classique, d'oeuvre classique.

Analysez, d'après ce que vous savez de la littérature française, l'idée de classicisme et dégagez-en les caractères essentiels. PLAN DE DISSERTATION Introduction Le classicisme pris dans son sens large désigne une doctrine qui a régné sur la littérature du xvik et du xvme siècle ; mais le xvme siècle en a gravement altéré les principes, et le classicisme à l'état pur se reconnaît seulement dans les œuvres du xvne siècle, et plus particulièrement de la seconde moitié de ce siècle.

C'est donc dans les écrivains de cette époque ainsi limitée qu'il en faut chercher les caractères essentiels. I.

Par le sentiment d'une discipline qui doit régner dans la littérature, comme elle règne dans l'ordre politique et religieux.

Cette discipline est issue du dogme de l'imitation des anciens, et elle impose aux écrivains le respect des règles, que Boileau codifiera dans son Art poétique (L'idylle doit éclater sans pompe...

; je veux dans la satire un esprit de candeur.., ; qu'en un lieu, qu'en un jour un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli, etc.

; II.

Par l'observation et la peinture exacte des réalités , et surtout des réalités morales qui constituent le fond permanent et universel de l'homme (Racine et Molière portent ces réalités morales sur la scène, Mme de La Fayette dans le roman, La Rochefoucauld les met en maximes, etc.) : de là le développement de la psychologie dans les œuvres classiques ; III. 1.

Par la souveraineté de la raison, qui permet aux écrivains de discerner ces réalistes permanentes et universelles (à l'exclusion de réalités exceptionnelles, des fantaisies de l'imagination ou des rêveries lyriques, etc.) ; 2.Par le souci d'enseigner à l'homme une règle de conduite, notamment sous la forme : a.

de sermons et d'oraisons funèbres (Bossuet, Bourdaloue) ; b.

de pensées et de maximes (Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère) ; c.

de spectacles dramatiques (Racine, préface de Phèdre : Molière, peintre des bienséances) ; d.

de fables (La Fontaine, préface des Fables) ; 3 Par le culte de la beauté artistique, telle que les anciens l'avaient conçue, culte qui se manifeste notamment : a.

par le souci de la composition ; b.

par le sentiment de la mesure et des justes proportions ; c.

par le sentiment du rythme oratoire (Bossuet) et de l'harmonie poétique (Racine, La Fontaine) ; d.

par le pittoresque (Boileau, Molière, La Fontaine, La Bruyère) ; e.

par la plénitude du sens, obtenue grâce à l'ordre des pensées et à la propriété de l'expression. Conclusion : Le xviiie siècle se bornera à copier les chefs-d' œuvre du xviie, mais en cessant de croire aux dogmes qui les avaient inspirés : de là la ruine du principe d'autorité, de l'imitation des anciens, etc.

Seule, subsistera la souveraineté de la raison, qui donnera à la littérature un caractère surtout intellectuel et agressif, en attendant que des besoins nouveaux, issus des sens et du c œur, fassent éclore an siècle suivant une littérature nouvelle.. »