ON NE RACONTE PLUS D'HISTOIRES AUX ENFANTS - Liliane Maury, Le Monde de l'Éducation, décembre 1981.
Publié le 02/07/2020
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« Vous ferez d'abord de ce texte, à votre gré, un résumé (en suivant le fil du texte) ou une analyse (en reconstituant la structure logique de la pensée, c'est-à-dire en mettant en relief l'idée principale et les rapports qu'entretiennent avec elle les idées secondaires). Vous indiquerez nettement votre choix au début de la copie. Dans une seconde partie, que vous intitulerez discussion, vous dégagerez du texte un problème qui offre une réelle consistance et qui vous aura intéressé(e). Vous le préciserez et vous exposerez vos propres vues sous la forme d'une argumentation ordonnée, étayée sur des faits et menant à une conclusion. L'histoire imprimée, et lue, ne peut avoir cette malléabilité. Elle est définitive, enfermée dans un texte et dans un livre. Bien sûr, on peut la lire de manière» vivante», on peut s'arrêter sur les passages palpitants, et passer sur d'autres plus rapidement. Mais ce n'est pas la même chose ni pour celui qui lit, ni pour celui qui écoute. L'enfant ne demandera pas de détails supplémentaires (»De quelle couleur était sa robe?»...). Cela, d'ailleurs, il peut le voir sur les images. En effet, tous les livres qu'on donne aux enfants sont abondamment illustrés. Ces illustrations peuvent être très belles, là n'est pas la question. Elles donnent forcément une image des personnages et des épisodes de l'histoire, et par conséquent elles éliminent les autres, en particulier celles que l'enfant pourrait rêver voire dessiner lui-même. Pourquoi dessinerait-il des choses que l'illustrateur a déjà fixées? Il ne réussira pas aussi bien... En somme, contrairement à l'histoire racontée, l'histoire imprimée est un produit fini. D'où vient que la seconde tende, de plus en plus, à remplacer la première? Il faut peut-être chercher la réponse dans un domaine plus vaste, concernant aussi l'enfant plus grand, qui lit lui-même : depuis un certain nombre d'années, le livre comme l'enfant semblent avoir changé de statut. Parlons d'abord du livre du livre pour enfants, bien entendu. Il fait l'objet d'un marché surabondant. Des éditeurs de plus en plus nombreux s'intéressent à la littérature enfantine. Ce phénomène, bien sûr, est lié à une politique générale de surconsommation. Mais le livre d'enfant n'est pas un produit quelconque : destiné à l'enfant, il est acheté par les parents. Or ces derniers sont souvent démunis devant le choix : voulant faire de beaux cadeaux, ils achètent de beaux livres. Autrement dit, l'emballage (format, couverture, caractères, illustrations) compte plus que le contenu. Soucieux de rentabilité, les éditeurs jouent donc sur l'emballage, de manière variée suivant le public visé. L'éditeur Harlin Quist, par exemple, tire à nombre limité des livres chers, dont les illustrations donneraient le cauchemar à n'importe qui si elles n'étaient pas «in»... Pour s'adresser à un public plus vaste, les grosses maisons multiplient à l'infini les immortels personnages de l'immortel Walt Disney : « Ça plaît au public». D'ailleurs, pour fabriquer à meilleur marché un livre, on achète la maquette à la Foire du Livre (Francfort ou Bologne) : les illustrations reviennent ainsi beaucoup moins cher que s'il fallait les demander à un dessinateur. Quant au texte, son rôle est de remplir les espaces blancs laissés par l'illustration : on traduit, on coupe, on adapte, on réécrit, et la maison Hachette propose aux enfants pauvres dans les supermarchés, « les plus beaux contes de Walt Disney»>... Mais il y a plus grave encore que cette dégradation du livre : il y a l'évolution des idées sur l'enfant. Il fut un temps où son rôle une fois l'école, finie était de s'amuser. Maintenant, l'enfance est une chose sérieuse, un problème. On multiplie les études sur la « relation parents-enfant» (la culpabilisation paie!), on organise une Année internationale de l'enfant, on invente les » surdoués» (qui, bien sûr, posent des problèmes...). Dans ce cadre, tout ce que fait l'enfant doit lui profiter, il ne faut pas qu'il perde son temps. Quand il lit un livre, il doit en apprendre quelque chose. Les livres peuvent être autre chose que des caricatures de manuels scolaires! lis peuvent raconter des histoires. Heureusement pour les enfants, et pour les parents, ces livres-là existent encore. Si nous n'en avons pas parlé, c'est qu'ils parlent d'eux-mêmes. Liliane Maury, Le Monde de l'Éducation, décembre 1981. ON NE RACONTE PLUS D'HISTOIRES AUX ENFANTS On ne raconte plus d'histoires aux enfants : on les lit. Pourtant, l'histoire racontée a un charme que ne peut avoir l'histoire lue. Tout d'abord, c'est une performance qui réussit plus ou moins bien selon les jours. Cette réussite dépend à la fois de celui qui raconte et de celui (ou de ceux) qui écoute. Cette spontanéité de l'improvisation se retrouve même lorsqu'on la dit pour la centième fois. On sait que les enfants ne se lassent pas de réentendre la même chose. C'est alors un jeu pour eux de rectifier les détails qui varient. Bref, c'est un dialogue. ...»
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ferez d'abord de ce texte, à votre gré, un résumé (en sùivant le fil
du texte) ou une analyse (en recon stituant la structure logique de la pen
sée, c'est-à-dire en mettant en relief l'idée principale et les rapports
qu'entretiennent avec elle les idées second aires).
Vous indiquerez nette
ment votre choix au début de la copie.
Dans une seconde partie, que vous intitul erez discussion, vous dégage
rez du texte un problème qui offre une réelle consistance et qui vous aura
intéressé(e).
Vous le préciserez et vous exposerez vos propres vues sous la
forme d'une argum entation ordonnée, étayée sur des faits et menant à une
conclusion.
ON NE RACONTE PLUS D'HISTOIRES AUX ENFANTS
On ne raconte plus d'histoires aux enfants : on les lit.
Pourtant, l'histoire
racontée a un charme que ne peut avoir l'histoire lue.
Tout d'abord, c'est une performance qui réussit plus ou moins bien
selon les jours.
Cette réussite dépend à la fois de celui qui raconte et de
celui (ou de ceux) qui écoute.
Cette spontanéité de l'improvisation se
retrouve même lorsqu'on la dit pour la centième fois.
On sait que les
enfants ne se lassent pas de réentendre la même chose.
C'est alors un jeu
pour eux de rectifier les détails qui varient.
Bref, c'est un dialogue.
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