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On a dit de Villon qu'il avait « toutes les qualités d'un grand poète lyrique ». Vous essaierez de le montrer à l'aide d'exemples précis.

Publié le 21/12/2021

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« On a dit de Villon qu'il avait « toutes les qualités d'un grand poète lyrique ». Vous essaierez de le montrer à l'aide d'exemples précis. Introduction . Le lyrisme moyenâgeux commence avec la lyrique courtoisie anonyme, trouve un maître en Rutebeuf, et sa pleine expression chez Villon.

Un poète lyrique est grand lorsqu'il exprime non pas les sentiments médiocres inspirés par les petits événements de la vie quotidienne, mais les grandes émotions qui touchent au fond même de la vie morale.

Est-ce le cas de Villon chez qui la sensibilité, l'imagination et l'art coopèrent à la création d'une oeuvre personnelle et originale ? I.

Une conscience tragique. Villon était le type même du bohème médiéval, familier des tripots et des tavernes, où il fréquentait et observait les méfaits de la misère du temps.

Là, à cette dure école de la vie, sa sensibilité malmenée puiser a les thèmes de ses futures poésies. 1.

Il exprime ses regrets sur sa belle jeunesse, si mal employée : Je plains le temps de ma jeunesse Hé, Dieu ! Si j'eusse étudié Au temps de ma folle jeunesse (Grand Testament) • ses pitiés, où perce déjà le regret du temps qui passe, cher à Ronsard : Pitié de lui-même, si pauvre, si famélique : Pauvre je suis de ma jeunesse De pauvre et de petite extrace... Item, mon corps j'ordonne et laisse A notre grand-mère la terre : Les vers n'y trouveront grand graisse...

(Grand Testament) • de sa mère, « femme pauvrette et ancienne » ; (Ballade que Villon fit è la requête de sa mère pour prier Notre-Dame) • des belles de jadis devenues « de pauvres vieilles sottes », « assises à croppetons » « auprès du feu de chenevottes »...

(Les Regrets de la belle Heaulmière) ; • ses mélancolies sur ses camarades de plaisir aujourd ' hui disparus : Où sont les gracieux galants...

(Grand Testament) ou sur les beautés fanées par le temps : Dites-moi où, n'en quel pays...

(Ballade des dames du temps jadis) 2.Son horreur physique de la mort, commune à tous les grands lyriques et qui s'exprime de poignante façon dans cette méditation macabre : Quiconque meurt, meurt à douleur Telle qu'il perd vent et haleine Son fiel se crève sur son coeur Puis sue, Dieu sait quelle sueur ! Et n'est qui de ses maux l'allège...

(Grand Testament) 3.

Ses angoisses religieuses, quand il prête sa voix aux pendus de Montfaucon pour prier la vierge Marie de le « préserver de l'infernale foudre » (Epitaphe en forme de ballade).. »

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