Olympe de Gouges Analyse lineaire articles DDGC
Publié le 20/11/2024
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«
EL 02.
Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791,
Articles IX a XV
Ecrire et combattre pour
l’égalité
Introduction
En 1791, pendant la Révolution française, Olympe de Gouges femme de lettres des Lumières, pionnière
emblématique de la lutte pour les droits des femmes rédige la Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne, véritable pastiche de la DDHC.
Cette réécriture permet à ODG de reprendre le texte révolutionnaire pour en corriger les manques et ajouter
des notions qui permettent de créer une égalité entre l’homme et la femme.
Dans sa déclaration, Olympe de Gouges revient sur tous les manquements liés au sexisme dans la DDHC.
Elle appelle tout au long de son texte ses concitoyennes à réclamer les mêmes droits que les hommes et à
dénoncer les inégalités dont elles sont victimes.
Problématique
Nous nous demanderons,
Comment Olympe de Gouge parvient à argumenter le droit qu’on les femmes de s’exprimer
librement au même titre que les hommes ?
En quoi la réécriture de la DDHC permet-elle a ODG de redonner aux femmes toute leur place dans
la société ?
Mouvement du texte
La situation tragique des femmes (Articles 9, 10,11)
La garantie des droits de la femme (Article 12)
Une conception distributive de la justice (Article 13,14,15)
1.
La situation tragique des femmes
Article IX :
Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la Loi.
L’article 9 est sans doute l’article le plus ironique de la DDFC.
En effet, l’article IX de la DDHC de 1789 évoque la
présomption d’innocence : « Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable… ».
Mais dans
ce Déclaration, ODG change complètement les sens de cet article.
Elle applique presque une présomption de
culpabilité !
Dans la DDHC, la rigueur de la loi est dénoncée comme étant parfois abusive et contraire au principe de présomption
d’innocence.
Ironiquement, ODG réclame au contraire cette rigueur pour les femmes.
C’est que pour elle, la rigueur de la
loi et le châtiment font exister les femmes juridiquement.
Article X :
La liberté d’opinion et la liberté d’expression
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l'échafaud
; elle doit avoir également celui de monter à la tribune ; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l'ordre
public établi par la loi.
L’article 10 est également détourné de son sens par ODG.
Dans la DDHC, l’article 10 précise : « Nul ne doit être inquiété
pour ses opinions, même religieuses ».
ODG occulte cet aspect religieux en remplaçant l’adjectif « religieuses » par
« fondamentales », Sans doute désigne-t-il l’ensemble des opinions religieuses, philosophiques, scientifiques que la femme
pourrait exprimer.
ODG a recours a une image violente, inexistante dans la DDHC : « le droit de monter sur l'échafaud ».
Mais si elle réclame
un droit à l’échafaud, c’est pour mieux justifier « celui de monter à la tribune ».
Le parallélisme de construction
syntaxique entre ces deux propositions avec la répétition du verbe « monter », établit la réciprocité entre ces deux droits.
ODG cherche à établir une égalité de traitement dans le bien comme dans le mal, dans la vie comme dans la mort.
La loi
doit s’appliquer avec la même rigueur aux femmes et aux hommes.
Lorsque l’on connait le destin d’ODG, guillotinée en 1793 pour son hostilité aux crimes de la Terreur, cette image prend
l’allure d’une sinistre prophétie pleine d’ironie tragique.
Article XI :
La liberté d’expression
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque
cette liberté assure la légitimité des pères envers les enfants.
Toute Citoyenne peut donc dire librement : « Je
suis mère d’un enfant qui vous appartient », sans qu'un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à
répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
L’article XI de la DDHC commence par « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus
précieux de l’homme ».
ODG resserre la portée de cet article à la liberté d’expression de la femme en substituant le
termes « femmes » à celui de « l’homme » qui désignait le genre humain dans la DDHC.
La proposition subordonnée circonstancielle de cause explique la raison : « puisque cette liberté assure la légitimité des
pères envers les enfants ».
Elle change donc radicalement le sens et la portée de l’article XI de la DDHC en y faisant apparaitre un droit de la femme
à dévoiler l’identité du père de ses enfants.
(Champ lexical de la famille « pères » « mère » « enfants »).
Cet article
esquisse un devoir de l’homme de reconnaitre ses enfants.
On remarque qu’ODG de façon surprenante dans un texte juridique donne la parole à la femme abusée comme le montre
la typographie en italique « Je suis mère d'un enfant qui vous appartient » comme pour montrer le côté prédateur
l’homme soutenue par une société pleine de « préjugés barbares » (hyperbole) qui rendent le père irresponsable.
2.
La garantie des droits des femmes
Article XII :
La garantie des droits des femmes
La garantie des Droits de la Femme et de la Citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être
instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de celles à qui elle est confiée.
L’article XII de la DDFC reprend la structure syntaxique de l’article XII de la DDHC mais en détourne complètement le
sens.
En effet l’article de la DDHC prévoit un pouvoir de police « force publique » nécessaire à la garantie des droits de
l’homme.
Le groupe nominal « force publique » est remplacé par « utilité majeure » : ODG ne s’intéresse plus à
l’instauration concrète d’un pouvoir de police mais a la dimension morale de la garantie des droits de la femme.
Pour ODG, la garantie des droits de la femme est un « avantage » pour la société comme en témoigne le champ lexical du
libéralisme : « utilité » « majeure » « avantages de tous » « utilité particulière ».
Selon l’idéologie libérale en vogue a la fin
du XVIIIe siècle, la somme du bien-être individuel constitue le bien être collectif et le bonheur de tous.
ODG utilise donc
cette doctrine pour faire valoir le droit des femmes : la garantie de leurs droits bénéficiera à l’ensemble de la société
(antithèse « tous » / « particulière »)
Mais contrairement aux droits de l’homme, le droit des femmes reste encore à élaborer comme le montre l’emploi du verbe
devoir : « doit être instituée ».
3.
Une conception distributive de la justice
Article XIII :
Pour l'entretien de la force publique et pour....
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