OEA

« 1 / 2 17 février 1965 Série N• 31 Fiche N• 366 OEA 1.

Depuis l'énoncé de la "doctrine de Monroe" (1823), les Etats-Unis n'ont cessé de porter intérêt aux anciennes colonies espagnoles.

L'industrie américaine naissante voulait se réserver les marchés de ce continent sur la voie de l'indépendance.

La conférence de Washington de 1890 qui scelle une union commerciale, la conférence de La Havane (1928) qui crée l'Union panaméricaine, les conférences interaméricaines de Buenos Aires (1936) et de Lima (1938) marquent les étapes de cet affermissement de la " doctrine de Monroe , avant la dernière guerre.

2.

Après 1945, date de l'acte de Chapultepec où est déclaré le principe de la défense commune des Etats américains en cas d'agression, l'effort des Etats-Unis s'accentue.

Le traité de Rio de Janeiro (1947) sur " la défense commune de l'hémisphère occi­ dental " entre les Etats-Unis et le Brésil conduit à l'acte de Bogota (1948) lequel donne naissance à la Charte de l'Organisation des Etats Américains (OEA).

C'est là la première tentative américaine de former un de ces blocs militaires de l'après-guerre dont l'OTAN demeure le plus remarquable exemple.

3.

L'OEA détermine le principe de la défense collective dans l'hémisphère américain et précise son fonctionnement.

Avant l'exclusion de Cuba, elle réunissait les 20 Répu­ bliques d'Amérique latine et les Etats-Unis.

Son Conseil permanent, organe exécutif, siège à Washington et comprend un membre (ambassadeur) de chaque pays.

La Conférence lnteraméricalne, qui se réunit tous les cinq ans, détient l'autorité suprême.

La réunion des ministres des Affaires étrangères est convoquée par le Conseil permanent pour le règlement des " urgences"· 4.

Fondée pour prévenir toute ingérence extérieure dans l'hémisphère américain et pour affermir et accroitre l'influence des Etats-Unis dans cette région du monde, I'OEA n'eut bientôt plus qu'un objectif: empêcher la subversion communiste de pénétrer dans sa zone.

En 1954, à Caracas, elle dénonce cc les activités du commu­ nisme international comme constituant une intervention dans les affaires américaines ...

Ce souci grandit démesurément après la victoire de Castro (1959).

5.

La situation économique et sociale dans les pays d'Amérique latine (l'Alliance pour le Progrès a été créée pour changer cette conjoncture inquiétante) les rend aisément accessibles à la propagande communiste et les forces conservatrices (qui comptent sur les Etats-Unis pour défendre leurs privilèges) dénoncent violemment les entreprises de subversion castriste.

La conférence de San José (1960) condamne le régime castriste, la seconde conférence de Punta del Este (1962) exclut en fait Cuba de I'OEA, cc ce ministère des colonies des Etats-Unis en Amérique latine "• dira Fidel Castro.

Enfin, la dernière conférence de I'OEA à Washington (juillet 1964) vote des sanctions contre Cuba.

6.

Ces résolutions n'ont cependant pas été unanimement adoptées.

Chili, Bolivie, Uruguay et Mexique ont voté contre et, si les trois premiers pays se sont pliés aux décisions de la majorité, le Mexique a conservé des relations diplomatiques avec Cuba.

C'est que la tutelle américaine est difficilement supportée par beaucoup et, nonobstant les déclarations des Etats-Unis sur les régimes représentatifs et la démocratie, l'appui de Washington aux " régimes forts ..

risque de compromettre les gouvernements les plus libéraux de I'OEA aux yeux de leurs électeurs. 2 / 2. »