Databac

Obstupui, steterunique comae et vox faucibus haesit

Publié le 04/01/2022

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Obstupui, steterunique comae et vox faucibus haesit. Ce document contient 193 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Citations.


« Obstupui, steteruntque comae et vox faucibus haesit Je restai sans mouvement, mes cheveux se dressèrent, ma voix s'arrêta dans ma gorge Ce célèbre vers de Virgile résume les différents symptômes physiques de la peur (les cheveux qui se dressent sur la tête ou la voix qui suf­ foque sont des symptômes traditionnels de la peur), et il revient plu­ sieurs fois dans l' Enéide: en 2, 774, lorsqu'Enée erre, désespéré, dans les rues de Troie en flammes et qu'il rencontre le spectre de son épouse Créuse ; en 3, 48, lorsqu'arrachant un arbuste du sol, il voit sortir du sang de l'écorce et qu'il entend la voix de Polydore, le fils de Priam tué par traitrise par son beau-frère (cf.

n.

1022); de façon plus succincte, en 12, 868, pour décrire Tumus, mortellement blessé et en 4, 279, pour dépeindre la réaction d'Enée lorsque Mercurius lui ordonne d'aban­ donner Didon (mais ce dernier vers est sans doute apocryphe).

Ce vers était déjà célèbre dans I 'Antiquité (Macrobe le cite comme un parfait exemple de pathos, cf.

Saturnalia, 4, 1, 1 et Servius l'utilise à des fins grammaticales; cf.

Explanatio in artem Donati.

De partibus orationis, De barbarismo).

Il est repris par de nombreux auteurs médiévaux (cf.

par exemple: Paulin de Périgueux, De vita Sancti Martini, Pl 61, l 024b ; Alcuin, Carm., Pl 101, 87d ; Zacharias Benedictus, De origine ordinis Carthusiensis, Pl 153, 573a ; Cosme de Prague, Chronica Bohemorum, PL 166, 141b; Guillaume de Malmesbury, Gesta regum Ang/orum, PL 179, 1189b ; Bernard de Clairvaux, ln festo S.

Andreae aposto/i, PL 183, 51 0a ; Etienne de Tournai, Ep., 178, PL 211, 465d ; Olbert de Gembloux, lnventio miracula et translatio Veroni J.;e,nbecensis, 845 ; Sedulius Scottus, Carm., 30, 17).

A l'époque 11 ,odeme, la reprise la plus célèbre est certainement le début du chapitre sur la peur des Essais de Montaigne ( 18), mais on pourrait également citer les Ruinae Pannonicae de Christian Scheser au seizième siècle ( qui réutilise le vers entier en 6, 157) ; The Expression of the Emotions ;,1 Man and Animais de Charles Darwin ( 12) et l'introduction de Hans ll'/!,·/ande de Victor Hugo.

L'expression Voxfaucibus haesit jouit d'une fortune particulière de I 'Antiquité jusqu'au Moyen-Age et fut réutilisée par de nombreux auteurs : cf.

saint Jérôme (Ep., 130, 6) ; Alcuin (C ..

arm., 280 [PL 101, 807d]); Fréculphe (Chronica, PL 106, 1143b); l'auteur anonyme de la Vila Sancti leodegarii (PL 114, 1142b); Flodoard de Reims (Historia ecclesiae Remensis, PL 135, 88c, et les Gesta episcoporum Tungrensium, Trajectensium et Leodensium (Pl 139, 1036b).

A l'époque moderne, citons d'autres reprises, notam­ ment dans le latin étrange du Mamfurius du Chandelier de Giordano Bruno (2, l) ; mais aussi I' Olimpia de Giambattista Della Porta ( 49) ; le Progymnasma vicesimum de Jacobus Pontanus ; les Antiquités ita­ liennes de Ludovico Antonio Muratori (Dissertations, 33); et pour le dix-neuvième siècle, les reprises particulièrement expressives d'Hector Berlioz dans les grotesques de la musique (les dilettantes en blouse et la musique sérieuse) et des Tales of al/ countries (La mère bouche) d' Anthony Trollope.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles