Obéissons-nous aux lois parce qu'elles sont justes?

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Mais elle doit être loi parce qu'elle est juste. » Montesquieu Mes Pensées. ·         Selon Montesquieu, la loi n'existe que parce qu'elle est juste. Aussi, si une généalogie est à donner, le juste détermine la loi, et non l'inverse. ·         La justice est alors à l'origine de la loi. L'obéissance qui en découle est nécessairement liée à ce qui est juste. Toute loi non juste se verrait rejetée par les citoyens, du fait même de son illégitimité. ·         Mais lorsque nous sommes dans la question d la justice, nous sommes aussi dans ce qui peut la déterminer. En effet, les lois, tout comme le sentiment du juste ou de l'injuste, varient selon les contrées, selon les personnes. ·         Aussi, si nous admettons que la loi intègre nécessairement l'idée de justice d'un lieu donné, nous devons aussi admettre que tous les êtres sous le coup de la loi ne pourront admettre cette justice de manière identique.

Analyse.

·         Deux notions sont posées dans ce sujet : celle de loi, et celle de justice.

o   La loi, tout d’abord, est une règle de conduite qui, si elle violée, comporte la punition du coupable. Plus généralement, la loi est considérée comme étant conforme à la nature. Cette position produit une distinction des lois : certaines se situant au niveau des peuples, valables ainsi dans un contexte donné ; d’autres se trouvant non écrites, au dessus des hommes, immuables et valables pour toujours (lois naturelles).

o   La justice, ensuite, est considérée dans l’histoire de la pensée comme ce qui est conforme à la norme, ou à l’idéal auquel la norme doit se référée. Dans la pensée moderne, la notion de justice est liée à l’utilité sociale et au bonheur du plus grand nombre. Dans tout les cas, la notion de justice est mise en rapport avec une norme, une règle.

·         Nous voyons donc ici que la loi est juste. En tout les cas, s’il y a justice, il y a loi. Cependant, le premier point qui nous apparaît comme problématique ici consiste en l’obéissance aux lois. Il y a une double compréhension : obéir aux lois parce qu’elles sont des lois ou parce qu’elles sont justes ?

·         Il nous faudra donc dans ce sujet déterminer en quoi une loi doit être juste et si c’est cette caractéristique qui produit l’obéissance ou s’il peut s’agir d’autre chose. Dans ce cas, à nous de déterminer ce qui fait que l’on obéit à une loi.

o   Si le juste est le caractère de détermination de la loi, nous voyons de suite que le problème se situe sur la totalité de ceux à qui s’applique la loi. Est juste ce qui est conforme à la norme, mais aussi ce qui garantie le bonheur du plus grand nombre. Donc, une minorité peut trouver une injustice dans la loi.

o   De même, si le juste n’est pas ce qui provoque l’obéissance, nous sommes en droit de nous interroger sur ce qui peut le provoquer. En effet, pourquoi obéir à une loi injuste ?

·         Ainsi, nous devrons conserver au long de notre exposé cette tension entre la loi juste et la loi injuste, qui ont toutes deux des arguments justifiant leur existence.

Problématisation.

Par habitude, nous sommes enclins à penser que la loi est juste. Les décisions de justices, les procès, sont des exemples de l’application de la loi et de la justice des hommes. Nous serions ainsi tentés de penser que l’obéissance à la loi est liée à la justice. Mais est ce que, par définition, la justice est dans la loi ? De plus, ne peut-on envisager de lois injustes ? Enfin, l’obéissance est un acte volontaire : cela ne rend-t-il pas le terme de justice lié à la volonté, posant ainsi que ce qui est juste est ce que nous voulons ?