Nyers (Reszö)

« 1 / 2 12 avril1967 Série C-24 Fiche N• 1710 Nyers (Reszô) 1.

M.

Reszô Nyers est l'un des hommes clés du régime communiste en Hongrie.

Membre du secrétariat du Parti ouvrier hongrois (communiste) depuis novembre 1962, il a été élu par le congrès de décembre 1966 au bureau politique.

Cette promotion attendue confirme l'importance attachée par les dirigeants hongrois au projet de réforme économique dont M.

Nyers s'est fait le plus ardent défenseur.

Toute la carrière politique de Reszô Nyers dépend de la réussite ou de l'échec des mesures qui entrent en vigueur le 1er janvier 1968.

2.

Nouveau venu sur la scène politique internationale, M.

Reszô Nyers milite dans le mouvement ouvrier hongrois dès avant la seconde guerre mondiale.

Né dans une famille ouvrière de Budapest, en 1923, Reszô Nyers rejoint le Parti social-démocrate en 1940.

Il est alors Imprimeur, métier qu'il devra abandonner à la libération pour se consacrer à la politique.

Après la fusion des organisations communistes et socialistes en 1948, il devient secrétaire du comité du Parti ouvrier hongrois pour le district de Pest.

Bien qu'il soit membre du comité central depuis 1954, sa carrière piétine près d'une dizaine d'années.

3.

Il traverse sans encombres les événements de 1956.

Ministre de l'alimentation du gouvernement Nagy, Il se rallie très vite à Kadar qui lui confie un poste similaire.

Le remaniement de janvier 1960 lui apporte une promotion décisive: le portefeuille des Finances qu'il conserve deux ans ..

Depuis son entrée au secrétariat du comité central, en 1962, il se consacre aux activités du parti et plus spécialement à la préparation d'une refonte générale du système économique.

4.

Rien ne semblait donc prédestiner Reszô Nyers à devenir le « père ..

de la réforme économique hongroise.

A la différence de ses homologues tchécoslovaques ou sovié­ tiques, il n'est nullement un économiste professionnel.

Ni théoricien, ni idéologue, cet ancien imprimeur social-démocrate est avant tout un réaliste.

La réforme hongroise, qui a surpris par son originalité, doit beaucoup de sa prudence et de sa souplesse à son principal promoteur.

Lucide, énergique, M.

Nyers jouit d'une grande audience à Budapest où il passe pour l'un des plus brillants représentants de la nouvelle géné­ ration.

5.

Son plaidoyer pour une réforme économique, paru en avril 1965 dans le « Nepsza­ badsag "• ouvre une campagne animée où il ne cesse de se trouver aux premiers rangs.

En décembre de la même année, le comité central entérine ses propositions.

Tardive et progressive, la réforme hongroise n'en est pas moins fort ambitieuse.

L'autonomie des entreprises est renforcée non seulement par l'allégement du plan mais aussi par une extension considérable des pouvoirs de gestion des directeurs d'entreprises.

Les primes, mais aussi les salaires sont liés aux résultats.

Les investis­ sements sont décentralisés, les prix révisés et libérés au maximum.

Toutes ces mesures s'intègrent dans le cadre d'une économie socialiste et planifiée.

M.

Nyers a constamment réaffirmé la nécessité de conserver une fixation centralisée des options décisives. 2 / 2. »