Nuit du quatre août (La)
Publié le 05/12/2021
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La bourgeoisie, effrayée par les attaques contre les titres de propriété qui marquèrent la Grande Peur, dans la seconde quinzaine de juillet 1789, songea à une répression brutale. Mais c'était perdre sa popularité et se remettre sous l'autorité du roi, qui dirigeait l'armée. Au contraire, récupérer à son profit la vigueur du mouvement paysan en effaçant les dernières traces du régime « féodal «, c'était pour la bourgeoisie un nouvel atout dans son jeu.
Dans la nuit du 3 au 4 août 1789, réunis au « club breton «, à Versailles, les chefs du « parti patriote « s'entendirent pour laisser à certains d'entre eux, des nobles libéraux, l'initiative du geste libérateur. Au cours de la séance de la nuit du 4 au 5 août, à l'Assemblée constituante, le vicomte de Noailles (cadet sans terres, au demeurant) proposa la suppression de la corvée et des servitudes personnelles, et le rachat des autres droits seigneuriaux, ceux qui pèsent sur la terre. Puis, dans un enthousiasme croissant, on proposa l'égalité des peines, l'admission à tous les emplois, l'abolition des dîmes, de la vénalité des charges, celle des droits de chasse et de colombier, celle des privilèges urbains et provinciaux... Le matin du 5 août, l'Assemblée, dans l'enthousiasme, proclama Louis XVI « restaurateur de la liberté française «, avant de se séparer.
Du 5 au 11 août, on mit au point, avec moins d'abandon, les décrets d'application. On supprima les dîmes ecclésiastiques. Pour les droits seigneuriaux, on se contenta de proclamer la destruction du « régime féodal «, d'abolir tous les droits et devoirs liés à la personne, les autres étant seulement rachetables. On proclama d'autre part l'égalité des droits, la gratuité de la justice, l'abolition de tous les privilèges « soit pécuniaires, soit de toute autre nature «.
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