Nuisances

« 1 / 2 134 Nuisances 1 Le substantif « nuisance " est tiré du vocabulaire de l'acoustique, dans lequel il désigne une activité agressive exercée par un bruit sur l'organisme.

Le sens s'élargit vers 1970, et le mot prend un essor comparable à celui que connaissent simultanément les termes d' " environne­ ment "• de « pollution "• d' « écologie " et autres éléments de notre « cadre de vie ••.

2 La nuisance est spécifique des fléaux engendrés par la société de consommation.

A propos du bacille virgule responsable du choléra, Marcel Proust ne parlait pas de nuisance.

On en parlera à propos des bacilles fécaloïdes dont la prolifération sur les plages menace les foules esti­ vales de la civilisation des loisirs.

La nuisance est carac­ térisée par les altérations ou les perturbations causées, dans tous les domaines, par les exigences du progrès.

3 Il y a des nuisances que l'on peut chiffrer.

On sait que telles aciéries lorraines ont pu déverser chaque jour 28 tonnes de boues, 17 tonnes de goudrons, 4 tonnes d'ammoniaque et 1,5 tonne de cyanure dans les cours d'eau.

Ou encore que l'ensemble des foyers et des moteurs fonctionnant à l'énergie fossile consomme dix-huit fois plus d'oxygène que la respiration de 4 milliards d'hommes, augmentant le gaz carbonique dans l'atmosphère ( + 5 % entre 1957 et 1975) et menaçant l'équilibre climatique de la planète.

Mais on ignore le degré de toxicité (cancéri­ gène, tératogène) des centaines de produits de synthèse commercialisés chaque année, de même que le degré de nocivité des rayons X émis.

par un récepteur de télévision.

4 Objectivement indiscutables, les nuisances de l'automo­ bile paraissent insignifiantes à l'individu amoureux de sa voiture.

La subjectivité de chacun - liée à son état phy­ sique, à sa situation sociale, à son niveau culturel -expli­ que la diversité des réactions au bruit, à l'encombrement, aux modifications du paysage urbain ou rural.

Telles rues 2 / 2. »