Nouvelle-Zélande (2003-2004): Tensions à propos de la «question maorie»
Publié le 20/09/2020
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«
Malgré une année 2003 marquée par un contexte international incertain et, dans
la région Asie-Pacifique, par les effets négatifs de l’attentat de Bali
(Indonésie) en octobre 2002 ainsi que par l’épidémie de SRAS (syndrome
respiratoire aigu sévère), la Nouvelle-Zélande a su tirer son épingle du jeu,
enregistrant, fin 2003, un chiffre record d’entrées touristiques (2,1 millions
de visiteurs).
Fin 2003 toujours, Air New Zealad faisait l’acquisition de
plusieurs Airbus A-320 pour ses dessertes régionales (Australie et Océanie) et,
en juin 2004, de dix Boeing long-courriers.
Sur le plan régional, la Nouvelle-Zélande a participé à l’intervention militaire
et policière menée par l’Australie aux îles Salomon, à partir de fin juillet
2003, afin d’y rétablir l’ordre.
Wellington a aussi assuré, d’août 2003 à août
2004, la présidence du Forum du Pacifique sud, et soutenu un processus de
réforme de cette organisation régionale réunissant les 16 États océaniens, qui
devrait à terme lui permettre de devenir plus réactive.
Sur le plan intérieur, début mai 2004, la polémique concernant un projet de loi
supprimant tout statut particulier aux terres maories situées sur le littoral a
fait résonner les «hakas» (chants guerriers maoris) dans les rues de la
capitale.
Plusieurs dizaines de milliers de Maoris ont manifesté pour réaffirmer
leur opposition à ce qu’ils considèrent comme une spoliation de leurs droits
traditionnels ancestraux sur ces zones côtières, jusque-là garantis par le
traité de Waitangi (acte de cession foncière de la Nouvelle-Zélande, à la fin du
xixe siècle, par la royauté maorie à la Couronne britannique).
Début juin 2004,
Tariana Turia, membre du gouvernement travailliste d’Helen Clark, malgré
plusieurs rappels à l’ordre, a démissionné, déclarant qu’elle ne pouvait plus
longtemps soutenir ce projet de loi.
Depuis, T.
Turia défendait l’idée d’un
Parlement bicaméral qui serait composé d’une Assemblée distincte pour les
Maoris.
Don Brash, leader du Parti national, qui affirme que les Maoris ont «trop de
privilèges», a pour sa part vu sa popularité grimper dans les sondages,
talonnant H.
Clark.
Wellington apparaissait moins aligné sur les positions américaines que son
voisin australien et affichait un rapprochement avec l’Union européenne (UE),
dont il a perçu l’élargissement comme source de nouvelles «opportunités», en
premier lieu sur le plan commercial.
À la mi-mars 2004, pour la première fois,
l’UE a ouvert une délégation permanente dans la capitale néo-zélandaise.
En
2002, le volume d’échanges entre l’UE et Wellington s’élevait à 5,1 milliards
d’euros..
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