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« Nous autres, écrivains du xxe siècle, ne serons plus jamais seuls. Nous devons savoir au contraire que nous ne pouvons nous évader de la misère commune, et que notre seule justification, s'il en est une, est de parler, dans la mesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire... Il n'y a pas pour l'artiste de bourreaux privilégiés... » A. CAMUS, Discours de Suède. La littérature a-t-elle attendu le XXe siècle pour lutter contre les bourreaux ? Vous avez lu des textes qui prouv

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : « Nous autres, écrivains du xxe siècle, ne serons plus jamais seuls. Nous devons savoir au contraire que nous ne pouvons nous évader de la misère commune, et que notre seule justification, s'il en est une, est de parler, dans la mesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire... Il n'y a pas pour l'artiste de bourreaux privilégiés... » A. CAMUS, Discours de Suède. La littérature a-t-elle attendu le XXe siècle pour lutter contre les bourreaux ? Vous avez lu des textes qui prouvent le contraire. Parmi les écrivains que vous connaissez, quels sont ceux qui, à votre avis, ont le mieux accompli la mission fixée par Camus ? Et pourquoi ?. Ce document contient 662 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Les Nuées ont causé pas mal d'ennuis à Aristophane et l'empereur Auguste a exilé Ovide. Corneille a été contraint de mettre beaucoup d'eau dans son... cidre de Normandie pour apaiser la colère de Richelieu après sa tragédie-comédie du Cid et Voltaire à Ferney avait un pied en France et l'autre en Suisse, à toutes "fins utiles. Chénier a fini sur l'échafaud : il ne s'est pas contenté de rester « sur les gradins » comme le dit Camus! et Chateaubriand a eu pas mal de démêlés avec le pouvoir. Mais, avant le XXe siècle, l'exemple le plus marquant est celui de Victor Hugo, qui paye de dix-huit ans d'exil son opposition à « Napoléon le Petit ». Avec les Châtiments et Histoire d'un crime, il ne s'agit plus d'un « embarquement » mais bien d'un « engagement », voulu et réfléchi, nettement déterminé. Avant Camus et tous ceux de notre temps qui ont pris part courageusement à la lutte, Hugo a donc parlé « pour ceux qui ne pouvaient le faire ». Et comme ses moyens étaient grands, il a parlé d'un ton à la mesure de ses moyens. Il savait que rien de ce qu'il disait ou faisait ne passerait inaperçu ; il était conscient de sa

« « Nous autres, écrivains du XXe siècle, ne serons plus jamais seuls.

Nous devons savoir au contraire que nous nepouvons nous évader de la misère commune, et que notre seule justification, s'il en est une, est de parler, dans lamesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire...

Il n'y a pas pour l'artiste de bourreaux privilégiés...

» A.CAMUS, Discours de Suède.

La littérature a-t-elle attendu le XXe siècle pour lutter contre les bourreaux ? Vousavez lu des textes qui prouvent le contraire.

Parmi les écrivains que vous connaissez, quels sont ceux qui, à votreavis, ont le mieux accompli la mission fixée par Camus ? Et pourquoi ? Développement Camus lui-même raconte qu'un sage oriental demandait à la divinité de lui épargner de « vivre une époqueintéressante », et constatait que, sans doute pas assez « sage », cette prière n'était pas exaucée en ce qui leconcernait.Dans le vacarme — au sens multiple du terme — qui nous entoure, nous ne pouvons plus nous abstraire, nous tenirà l'écart.

Le silence même, l'abstention, sont considérés comme une prise de position ; aussi l'artiste est-il, qu'il leveuille ou non, « embarqué » — et le ternie correspond mieux à la réalité que « engagé ».

Embarqué sur la galère deson temps.

Et on ne peut plus lui demander : « Que diable alliez-vous faire sur cette galère ? » Ce n'est pas lui qui ademandé à y monter.

Il doit y prendre sa part de tourments, ramer à sa place, et, s'il survit, que ce soit pour «créer ».Mais si la nouveauté réside dans le fait que l'artiste est souvent embarqué malgré lui, il n'en est pas moins vrai quele fait n'est pas « de notre temps ».

Et Camus lui-même reconnaît qu'il y a toujours eu le cirque et l'histoire dumartyr et du lion.

Mais, prétend-il, l'artiste jusqu'ici se tenait sur les gradins : « II chantait pour rien, pour lui-même,ou, dans le meilleur des cas, pour encourager le martyr et distraire un peu le lion de son appétit.

»L'histoire ne confirme pas cette opinion.

Les Nuées ont causé pas mal d'ennuis à Aristophane et l'empereur Augustea exilé Ovide.

Corneille a été contraint de mettre beaucoup d'eau dans son...

cidre de Normandie pour apaiser lacolère de Richelieu après sa tragédie-comédie du Cid et Voltaire à Ferney avait un pied en France et l'autre enSuisse, à toutes "fins utiles.

Chénier a fini sur l'échafaud : il ne s'est pas contenté de rester « sur les gradins »comme le dit Camus! et Chateaubriand a eu pas mal de démêlés avec le pouvoir.Mais, avant le XXe siècle, l'exemple le plus marquant est celui de Victor Hugo, qui paye de dix-huit ans d'exil sonopposition à « Napoléon le Petit ».

Avec les Châtiments et Histoire d'un crime, il ne s'agit plus d'un « embarquement» mais bien d'un « engagement », voulu et réfléchi, nettement déterminé.Avant Camus et tous ceux de notre temps qui ont pris part courageusement à la lutte, Hugo a donc parlé « pourceux qui ne pouvaient le faire ».

Et comme ses moyens étaient grands, il a parlé d'un ton à la mesure de sesmoyens.

Il savait que rien de ce qu'il disait ou faisait ne passerait inaperçu ; il était conscient de sa. »

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