Notre pensée est-elle prisonnière de la langue que nous parlons ?
Publié le 02/06/2021
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«
Sujet : « Notre pensée est -elle prisonnière de la langue que nous parlons ? »
Le terme langue se rapproche fortement du mot langage : le langage, c’est la faculté
d’expression et de communication de la pensée, partagée universellement par tous les
hommes.
La langue est l’une des manifestations du langage, cependant, elle n’est pas
toujours comprise par tous.
Chaque civilisation développe sa propre langue qui repose sur
un ensemble de règles communes définissant des signes, c'est -à-dire des signifiés liés à des
signifiants.
Grâce à ces signes, existe la parole qui contribue à l’évol ution de la langue, mais
cette évolution ne suffit pas toujours pour l’expression de nos pensées illimitées : « Notre
pensée est -elle prisonnière de la langue que nous parlons ? »
Nous avons parfois l’impression que nous ne parvenons pas à exprimer ce qu e nous
pensons.
Le langage, traduit -il parfaitement notre pensée ou la limite -t-il en lui imposant un
carcan lorsque nous souhaitons la communiquer ? Cela, ne vaut -il pas en particulier pour
nos émotions ?
Notre pensée va à une vitesse incommensurable, e n voulant l’exprimer avec le seul outil
que nous avons, les mots, nous n'arrivons pas toujours à faire comprendre l’entièreté de
celle -ci.
Les mots que nous employons n’orientent -ils pas nos manières de penser ? Ne suis -
je pas entièrement dépendant de mon vocabulaire ? Celui -ci, ne conditionne -t-il pas jusqu’à
la façon dont je perçois le monde ?
Le langage est un moyen de traduction de la pensée, grâce à celui -ci, nos pensées
deviennent exprimables, cependant, nous ne sommes pas sûre qu’il soit parfait , vu la
complexité de la pensée.
Le langage est important dans notre société, puisqu’il permet d’exprimer ce que nous
pensons.
Cependant, si le langage exprime la pensée, c'est que la pensée est antérieure au
langage.
Par exemple, lorsque je cherche mes mots, cela veut peut -être dire que la pensée
les cherche et donc qu’elle précède le langage.
Comme l’a montré Henri Bergson dans son
œuvre Essai sur les données immédiates de la pensée , les mots désignent des concepts
généraux, et non des choses singulièr es.
Le langage simplifie donc le monde et l’appauvrit :
il nous sert d’abord à y imposer un ordre en classant les choses par ressemblances.
Le
langage ne fait donc pas que décrire un monde qui lui serait préexistant : c’est lui qui
délimite le monde humain , ce que nous pouvons percevoir, et même ce que nous pouvons
penser.
N’existe, en fait, que ce que nous pouvons nommer dans notre langue.
La pensée
est alors de l’ordre de la durée, alors que le langage est de l’ordre de l’espace et de l’action.
Nous compr enons que pour le langage, il est difficile d’exprimer l’originalité et la complexité
de la pensée.
La thèse de Bergson peut avoir un lien avec celle de Gusdorf.
Pour les deux
auteurs, le langage encadre la pensée.
Gusdorf dit : "C'est par la parole que l'humain vient
au monde, et que le monde vient à la pensée" (Gusdorf, 1956, p.38).
En affirmant cela, il
veut dire que, grâce à la parole, l'humain se lie avec son être, avec son humanité.
Il nous dit
même que c’est grâce au langag e que la pensée arrive à s’articuler.
Le langage en nommant.
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