Norvège (1985-1986): Les aléas du pétrole
Publié le 20/09/2020
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«
En 1983, Kaare Willoch (Parti conservateur) a formé un gouvernement en s'alliant
au Parti chrétien-démocrate et au Parti centriste.
Mais, après les élections des
8 et 9 septembre 1985, le Parti travailliste a regagné cinq sièges au Storting
(le Parlement), réduisant la coalition gouvernementale à cinquante sièges.
Les
gains travaillistes (40,9% des voix contre 30,4% à leur principal adversaire, le
Parti conservateur), obtenus malgré une conjoncture économique favorable,
exprimaient le mécontentement de certaines régions et couches sociales qui n'ont
guère profité de cette reprise, comme les personnes les plus dépendantes des
services sociaux et les régions périphériques (nordiques et occidentales).
Pour
se maintenir au pouvoir, Kaare Willoch a dû s'assurer l'appui des deux députés
du Parti du progrès (ultralibéral) qui ont joué un rôle clé dans les débats
politiques jusqu'au moment où ils ont refusé, le 29 avril 1986, de voter le
programme d'austérité économique du gouvernement.
Mis en minorité, le Premier
ministre a présenté sa démission au roi Olav V le 2 mai.
Mme Gro Harlem
Brundtland, leader de l'opposition travailliste, a formé un nouveau gouvernement
minoritaire, ne disposant que de soixante et onze sièges sur cent cinquante-sept
au Parlement.
Consensus sur l'Europe
Le gouvernement Willoch a continué de soutenir les politiques de l'OTAN, avec
l'appui conditionnel des travaillistes, ceux-ci restant très réticents à la
présence militaire américaine sur le territoire, surtout dans le Nord.
Apparemment tenté par le retour à une politique de neutralité, le Parti
travailliste avait invoqué un temps la possibilité de négociations avec les
autres pays du Conseil nordique (Danemark, Finlande, Suède, Islande, Groenland),
suivies de contacts directs avec l'Union soviétique, risquant ainsi de remettre
en question l'appartenance de la Norvège à l'OTAN.
Mais depuis, les neutralistes
et les mouvements pacifistes ont perdu du terrain et le réchauffement relatif
des relations soviéto-américaines a contribué à réduire les divisions internes
en matière de politique étrangère, non sans que subsistent toutefois de
sérieuses tensions dues au renforcement de la base militaire de Mourmansk et à
la menace des missiles SS 20.
C'est pourquoi la Norvège s'est opposée à une
réduction des armements nucléaires français et britanniques si, de son côté,
l'URSS ne réduisait pas le nombre de ses missiles intermédiaires.
Et tant que de
nouveaux accords concernant les armes nucléaires stratégiques ne sont pas
conclus, le gouvernement estime essentiel que les deux super-puissances se
conforment aux accords SALT (Négociations sur la limitation des armes
stratégiques).
Il a continué de participer aux activités de l'OTAN, poussant à
la négociation avec les pays de l'Est, excluant en même temps toute initiative
unilatérale qui nuirait à la coopération des alliés occidentaux.
D'autre part,
une délégation norvégienne s'est engagée avec des pays européens neutres et non
alignés pour formuler des propositions globales sur le désarmement.
Le gouvernement a intensifié sa lutte pour le respect des droits de l'homme,
notamment pour l'adoption de sanctions économiques plus dures contre l'Afrique
du Sud, tout en réclamant le retrait des forces soviétiques en Afghanistan mais
sans se montrer aussi sévère à l'égard des politiques du président Reagan en.
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