Noli me tangere ! / Ne me touche pas

« Noli me tangere J ~e me touche pas (~'est par ces mots que Jésus-Christ s'adressait à Madeleine dans )"Evangile de Jean (20, 17) avant d'ajouter qu'il n'était pas encore monté jusqu'à son Père céleste.

Sans doute Jésus incitait-il Madeleine à ne pas chercher à savoir s'il lui apparaissait véritablement et si son corps était bien ressuscité, en voulant distinguer le moment de sa mort physique de celui de de son ascension effective, avant laquelle il ne pot111ait être revêtu de son propre corps.

Cet épisode et ces mots passè­ rent à la postérité: ils furent souvent repris dans la Patristique (y com­ pris pour ôter toute valeur à la corporéité): ils ont été fréquemment illustrés (cf.

les tableaux de grands peintres, tels Duccio, Giotto, Beato Angelico, Riemeschneider, Titien, Hans Holbein le Jeune, Correggio, Poussin, Le Lo11ain, ainsi que deux tableaux de Pontonno et de Battista Franco exposés à la maison Buonarroti à Florence, et réalisés à partir des esquisses, aujourd'hui perdues, de Michel-Ange en 1531) et ils furent souvent cités dans la littérature (cf.

par exemple le De vita sua de Gilbert de Nogent, dans l'épisode du rêve de la mère qui entend derrière elle l'ordre lancé aux fantômes: Nolite eam tangere [cf.

J.-C.

Schmitt, Religione, folklore e società ne//' Occidente medievale.

Bari, 1988, 247].

Notre fo, 111i1le devint le Leitmotiv de L'homme qui était mort de D.H.

Lawrence et le titre d'une pièce de Dario Fo).

L'expression fut rap­ prochée d'un passage du livre d' Isaïe (65, 4), où le peuple pécheur et méprisant dit au prophète :. »