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NODIER Charles

Publié le 08/11/2020

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Ou bien, avec le plus grand sérieux scientifique, il traite De quelques phénomènes du sommeil. Titre aussi curieux en lui-même qu'utile et précieux pour qui veut comprendre cet homme insaisissable; ne donne-t-il pas la clé de la méprise qui a séparé Nodier - prétendu conteur fantastique - du public de son temps? Tandis qu'on attendait de lui l'habituelle ration de «merveilleux», il affirme ne nous offrir qu'un monde réel (et qui l'est en effet, comme l'a établi depuis la psychologie). Ce n'est plus un jeu rassurant (la confortable fiction, qui est le « plan » où se déploie le fantastique traditionnel) mais l'intervention dans la vie de chacun de nous de signes et de faits bien précis; c'est-à-dire, selon sa propre expression, de phénomènes dûment physiques et perceptibles aux sens, bien qu'irréductibles à la raison. Les aspects humains qui suscitent sa curiosité seront donc les âmes pré-rationnelles et post-rationnelles (le «lunatique» Michel; ou l'exsavant Jean-François, retombé en enfance dès le début de sa maturité). Ce seront les états infra- (ou méta-) rationnels, par exemple l'idiotie clinique, le rêve éveillé, ou encore l'extase (celle que, dans Lydie, son dernier conte, il nous présente comme un cas de récompense surnaturelle, acquise à tout coup par qui accepte de perdre l'esprit). Ces rêveurs éveillés, ces extasiés et ces « innocents », sont pour Nodier des précurseurs qui donnent à l'homme actuel un aperçu de la vraie vie, promise à l'homme futur sur cette terre. Il faut cultiver le sommeil, à l'état de veille, mort intermittente par quoi l'esprit humain peut, enfin, reposer dans sa propre essence (surprenante affirmation) et à l'abri de toutes les influences de la personnalité de convention que la société nous a faite. Les romantiques ont négligé le plus intrépide des leurs. À peine l'ont-ils lu que cette façon de concevoir le« fantastique », trop peu conforme à leur attente, a glissé hors de leur mémoire. On exigeait alors davantage de mouvement, de frénésie, de couleur voyante. Nodier reconnaît non sans amertume (dans l'introduction de Jean-François) qu'il n'est pas doué pour les effets trop arrangés et les abus. Son grand tort fut de n'avoir pas à se forcer : l'irréel lui était à ce point familier, qu'il l'a décrit dans les termes les plus immédiats (c'est-à-dire les plus naturels) et du ton de voix le plus calme (celui des écrivains«classiques», et c'est un

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