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Niger (1998-1999): L'assassinat du chef de l'État

Publié le 20/09/2020

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« Le pays a traversé une période d'importantes difficultés, tant politiques (contestation du pouvoir du général Ibrahim Baré Maïnassara, issu du coup d'État de janvier 1996, par une opposition qui s'est regroupée dès septembre suivant au sein du Front pour la restauration et la défense de la démocratie - FRDD -, rébellions touarègue et toubou), qu'économiques (déficits céréaliers, baisse du prix de l'uranium) et sociales (grèves récurrentes des fonctionnaires contestant le programme de privatisation et réclamant jusqu'à sept mois d'arriérés de salaire, colère des étudiants en attente de paiement de plus d'un an des bourses d'études, mutineries de soldats).

Mais, à partir de l'été 1998, leur avait succédé une série d'embellies.

Les rebelles touaregs et toubous de l'Union des forces de la résistance armée (UFRA) ont achevé leur désarmement en juin et le Front démocratique révolutionnaire (FDR, à composante essentiellement toubou) a signé, le 23 août, un cessez-le-feu qui avait permis le retour à la sécurité.

En conséquence, plusieurs milliers de Touaregs nigériens réfugiés en Algérie sont rentrés au pays.

Un accord, signé le 31 juillet 1998 entre le gouvernement et l'opposition, sous l'égide du médiateur français Guy Labertit, avait fourni une issue à la crise politique.

En septembre, les partis de l'opposition ont accepté de siéger au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Ils ont ensuite participé aux élections municipales, départementales et régionales rendues nécessaires par la décentralisation administrative du pays (7 février 1999), où ils ont obtenu la victoire. Cette évolution avait été bien accueillie par les bailleurs de fonds, le Niger ayant obtenu un satisfecit pour le bilan positif des deux ans de la Facilité d'ajustement structurel renforcé (FASR) qui lui avait été accordée par le FMI et renouvelée pour une troisième année à partir de juin 1998.

Les pluies catastrophiques de l'été 1998 ont fait plusieurs morts et des milliers de réfugiés, mais ont amené une récolte exceptionnelle.

Enfin, les résultats des premières prospections ont autorisé des espoirs d'exploitation industrielle de l'or et du pétrole nigériens. Ces débuts de retour à l'optimisme ont été cependant remis en cause par l'assassinat, le 9 avril 1999, du président Baré et la prise de pouvoir du chef de la garde présidentielle, Daouda Mallam Wanké, nommé chef de l'État par un Conseil de réconciliation nationale (CRN).

Le nouvel homme fort du régime a reconduit dans ses fonctions le Premier ministre Ibrahim Hassane Mayaki et a annoncé qu'il rendrait le pouvoir aux civils dans les neuf mois.

Le coup d'État a néanmoins suscité la désapprobation générale à l'étranger et la suspension de la coopération de nombreux pays.. »

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