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Niger (1997-1998)

Publié le 20/09/2020

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« Le général Ibrahim Baré Maïnassara, instigateur du coup d'État de janvier 1996 et devenu président par le coup de force électoral de juillet suivant, a eu ensuite à faire face à la spirale des crises dans lesquelles s'est enfoncé le pays.

La contestation politique de l'opposition, regroupée depuis septembre 1996 au sein du Front pour la restauration et la défense de la démocratie (FRDD), s'est concrétisée par de nombreuses manifestations, violemment répri-mées par un pouvoir décidé à museler l'expression (interdiction régulière des médias privés, arrestations de journalistes et de représentants des organisations de défense des droits de l'homme, inculpations de dirigeants de partis). A cette violence politique se sont ajoutées la désorganisation des services publics, confrontés à des dizaines de grèves catégorielles ou générales des fonctionnaires conduits par l'Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN), contestant le programme de privatisation et réclamant jusqu'à sept mois d'arriérés de salaires, et la colère des étudiants exigeant le rattrapage de paiement de plus d'un an de bourse.

Le mécontentement social est allé jusqu'à toucher les forces armées et s'est traduit par plusieurs mutineries de soldats, assorties de prises d'otages, dont la plus importante, qui a éclaté dans la région de Diffa, s'est étendue en février 1998 à deux régions militaires sur trois. Les difficultés économiques, issues à la fois de la méfiance des partenaires étrangers (qui n'ont repris que très progressivement leur coopération après le coup d'État) et des déficits céréaliers successifs (120 000 tonnes au début de 1997, 152 000 tonnes prévues pour 1998) - engendrant famines et épidémies dans de nombreuses régions du pays -, l'Insécurité persistante dans le Nord due aux attaques des rebelles toubous des Forces armées révolutionnaires du Sahara (FARS), alliés aux Touaregs de l'Union des forces de la résistance armée (UFRA), ont encore assombri le tableau. Devant cette situation, I.B.

Maïnassara a tenté de réagir en limogeant le Premier ministre Amadou Boubacar Cissé, remplacé par Ibrahim Hassane Mayaki, qui a formé son gouvernement le 1er décembre 1997.

Celui-ci n'a pu porter à son actif que la conclusion heureuse, le 23 avril 1998, des négociations avec le FMI (déblocage de la seconde tranche du programme triennal de la Facilité d'ajustement structurel renforcé).

Le Niger a aussi pu compter sur des dons, au titre notamment de l'aide alimentaire d'urgence, provenant du Japon, de la France et de l'Union européenne, et sur l'aide de la Chine, avec laquelle il a renoué ses relations en 1996.

Il a reçu la visite des chefs de l'État libyen (mai 1997) et nigérian (juillet 1997), le colonel Mouammar Khadafi et le général Sani Abacha (décédé en juin 1998), et a entretenu des relations suivies avec l'Algérie et le Burkina Faso, deux pays ayant eux aussi un militaire à leur tête.. »

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