NICHOLAS RAY.

« NICHOLAS RAY.

Nick Ray ou nos rêves d'adolescent des années 50 et 60.

Un certain cinéma : Ray, Minnelli, Kazan, Fuller, etc.

"Je suis un étranger ici-bas", tel était son label et ses vingt films le cla - ment à chaque mètre de pellicule.

Parler de Ray, c'es t parler d'un ami, et les souvenirs m'assaillent : le livre que j'écrivis sur lui en 65, ma vie d'alors, les rencontres avec Nick à Paris, à Cannes, à Paris de nouveau.

L e rêve se confondait à la réalité, des images défilent dans ma mémoire, et la vie cont inue.

L e silence du Sphynx.

Puis Ray, de retour aux U.S.A., un ban deau noir sur l'oeil, "pirate" démodé, néanmoins toujours aussi fascinant.

L es "échos" allemands et l'annonce brutale de sa mort.

L e mythe renaissait de ses cendres...

Ray entrait dans la légende.

Par -delà le grand sommeil, Nick me semble intact, toujours aussi jeune, adolescent à la révolte romanti que contre la société et le monde entier, cinéaste en révolte contre Hollywood et le système.

Une certaine fureur de vivre, et toujours les mêm es tourments, les mêmes préoccu pations, non apaisées et non résolues.

"L es démons refusaient de fuir"...

James Dean, jessie James.

Ray ou l'aventure diffi cile : itinéraire d'une oeuvre, trajectoire lumineuse d'une vie.

Ray parachève son image de "cinéast e maudit" : devenu immortel, il peut mourir.

L'estime de soi...

le "Mister" de JOHNNY GUITARE, le délire lyrique de LA FORÊT INTERDITE, le happy end de PARTY GIRL.

L'homme et le cinéaste ne font plus qu'un, à jamais.

Et nous n'en finissons pas de nous souv enir, à la recherche du temps perdu, d'un cinéma non oublié.

L'adolescence, les rêves, le cinéma...

des amants de la nuit.

FRANÇOIS TRUCHAUD. »