Nicaragua (2001-2002) Nouvelle victoire des conservateurs
Publié le 20/09/2020
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Nicaragua (2001-2002)
Nouvelle victoire des conservateurs
Sur fond de corruption et de crise fiscale et financière aggravée, les électeurs
nicaraguayens ont reconduit aux affaires le Parti libéral constitutionnel (PLC,
conservateur), lors des élections présidentielle et législatives du 4 novembre
2001, caractérisées par une forte participation (10 % d'abstention).
Avec 56,3 %
des voix pour l'ancien vice-président Enrique Bolaños Geyer, candidat du PLC à
la présidence, et 53 députés sur 92 à l'Assemblée législative (42 en 1996), le
PLC a nettement devancé le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) dont
le candidat, Daniel Ortega, a subi avec 42,3 % des voix, sa troisième défaite
depuis 1990, obtenant 38 sièges à l'Assemblée législative (35 en 1996).
Alors que les résultats des élections municipales de 2000 rendaient plausible
une victoire du candidat sandiniste, le choix controversé de l'ancien président
Daniel Ortega (1984-1990) et l'image politique brouillée de l'ancien mouvement
révolutionnaire n'ont pu contrecarrer la campagne libérale soutenue par
l'oligarchie, l'Église catholique et l'administration nord-américaine.
Mais les
grands perdants de ces élections ont aussi été, à droite, le Parti conservateur
(PC) qui, avec 1,4 % des suffrages pour le scrutin présidentiel et un seul siège
de député, a vu confirmer l'effacement de son rôle historique de rival du parti
libéral, et, à gauche, les petits partis de la démocratie chrétienne, alliés de
peu de poids du FSLN au sein de la Convergence nationale.
Le président Bolaños n'allait pas disposer pour autant d'une grande liberté
d'action, car de multiples factions s'opposaient au sein de la droite libérale
et conservatrice.
Une épreuve de force s'est d'ailleurs engagée dans son propre
parti avec les partisans de l'ancien président Arnoldo Aleman, désormais
président de l'Assemblée législative et protégé par son immunité parlementaire
des multiples accusations de corruption pesant sur lui.
La lutte contre la
corruption généralisée de l'appareil d'État était en effet l'une des priorités
du nouveau gouvernement, qui devait par ailleurs s'engager plus avant dans les
réformes d'ajustement imposées par le FMI afin de bénéficier de l'Initiative de
réduction de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE).
La détérioration du
niveau de vie a été sensible en 2001 en raison de la chute des exportations de
café et des effets d'une forte sécheresse sur la production vivrière.
Avec un
fort taux de chômage (10 %) et de sous-emploi, le Nicaragua demeure le pays le
plus pauvre d'Amérique centrale..
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