Nicaragua (2000-2001) Une situation économique inquiétante
Publié le 20/09/2020
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Nicaragua (2000-2001)
Une situation économique inquiétante
À moins d'un an des élections générales, prévues pour novembre 2001, les grandes
man œuvres ont commencé, le 14 janvier 2001, avec les primaires du Parti libéral
constitutionnel (PLC, conservateur), appelé à désigner son candidat à la
présidence.
L'ancien vice-président Enrique Bolaños Geyer, favori du président
Arnoldo Aleman, a certes été désigné, mais à une courte majorité.
Selon les
observateurs, cela révélait la perte d'influence d'A.
Aleman sur sa propre
formation, qui cherchait ainsi à se démarquer des affaires de corruption
reprochées à son leader et à l'administration de celui-ci.
Fort de son succès
aux élections municipales de novembre 2000 - 40 % des suffrages contre 32 % en
1996 -, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) semblait, à la mi-
2001, tout à fait en mesure de remporter la présidentielle de la fin de l'année.
Daniel Ortega, ancien président (1984-1990) et l'un des sept commandants de la
révolution sandiniste, faisait figure de "candidat naturel", mais était
cependant l'objet d'une très forte opposition au sein même de son camp,
notamment de la part de son frère, Humberto Ortega, qui avait été son ministre
de la Défense.
À l'instar de la situation politique, l'économie nicaraguayenne présentait, au
début de l'année 2001, une image brouillée.
Selon la Banque centrale du
Nicaragua (BCN), la croissance en 2000 n'avait été que de 5,9 %, soit un PIB par
habitant de l'ordre de 460 dollars, faisant du Nicaragua le pays le plus pauvre
d'Amérique latine après Haïti.
En revanche, les indicateurs macroéconomiques
clignotaient à l'orange.
L'inflation contenue à 5 % en 1998 et 1999 pointait de
nouveau à la hausse (9,7 % en 2000).
Le solde négatif de la balance commerciale
est, lui, passé de 1,3 milliard de dollars en 1999 à 1,2 milliard de dollars en
2000.
Enfin, le déficit budgétaire, qui s'élevait en 1999 à près de 50 % du PIB,
a été ramené à 35,4 % en 2000, ce qui était encore très loin du "seuil de
tolérance" de 6 % prescrit par le FMI.
Mais c'est le poids de la dette
extérieure, estimé début 2000 à 6,5 milliards de dollars, qui plombait toujours
les chances de développement du pays, ce montant représentant trois fois le PIB
national et huit fois les recettes des exportations de biens et de services.
Aussi la décision du FMI, le 21 décembre 2000, de faire bénéficier Managua de
l'initiative de réduction de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE)
a-t-elle été bien accueillie.
Cette aide restait cependant subordonnée à une
série d'engagements, dont l'application d'une "stratégie de réduction de la
pauvreté" et la participation des autres créanciers.
Elle effaçait, en tout cas,
d'un trait de plume, 72 % de la dette extérieure du pays, soit quelque 4,5
milliards de dollars..
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