Nicaragua 1999-2000 Les difficultés du pouvoir à gouverner
Publié le 20/09/2020
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Nicaragua 1999-2000
Les difficultés du pouvoir à gouverner
Après le Honduras, le Nicaragua a été le pays d'Amérique centrale le plus
affecté par le passage de l'ouragan Mitch à la fin du mois d'octobre 1998.
Mais,
à l'inverse de son voisin, le Nicaragua a connu une forte relance de son
économie en 1999 (6 % contre 5 % en 1998), essentiellement due aux activités de
reconstruction financées grâce aux quelque 2 500 millions de dollars d'aide
internationale programmée sur quatre ans.
L'inflation n'a que peu augmenté (5,0
% en 1999 contre 5 % en 1998) et a infléchi les chiffres du chômage à la baisse
(10,5 % contre 13,2 %).
Certes, la faiblesse de la demande extérieure a provoqué
un creusement du déficit de la balance commerciale (exportations en baisse de 5
%, importations en hausse de 10 %), mais qui a été largement financé par l'aide
extérieure et les investissements.
Les réformes structurelles ont été
poursuivies, notamment la diminution des effectifs de la fonction publique (700
emplois supprimés en 1999), mais la privatisation de la compagnie de téléphone
Enitel n'a pu aboutir.
En dépit de ces résultats, une enquête réalisée en avril 1999 a donné la mesure
du mécontentement de la population, la Présidence d'Arnoldo Alemán étant
considérée comme celle où la corruption a le plus progressé, et 51 % des
personnes interrogées estimant que le gouvernement vole l'argent public.
La
situation d'ingouvernabilité provoquée par l'affrontement entre le gouvernement
partisan du libéralisme économique et les sandinistes a - dans le cadre du
dialogue engagé pour faciliter la normalisation politique et la réconciliation
régionale après la fin de la guerre civile (1990) - trouvé une issue sous forme
d'un pacte signé en fin d'année 1999, qui a permis l'approbation rapide d'un
train de seize réformes à la Constitution, et prévoit le partage des prébendes
de l'État.
En revanche, la position diplomatique du Nicaragua s'est détériorée.
Après avoir connu des incidents frontaliers avec son voisin du Sud (le Costa
Rica) en 1998, c'est avec le voisin du Nord (le Honduras) que le Nicaragua a eu
maille à partir en 1999.
En annonçant vouloir appliquer une taxe de 35 % aux
produits importés du Honduras, en représailles de la ratification par celui-ci
du traité Ramírez-López qui reconnaît implicitement la souveraineté colombienne
sur des îles de la mer Caraïbe (San Andrés, Providencia et Quita Sueño)
revendiquées par le Guatémala, le Nicaragua a pris le risque de freiner
l'intégration régionale.
De nombreux observateurs ont considéré que le président
Alemán utilisait les différends frontaliers pour détourner l'attention des
problèmes de gouvernement.
Il avait notamment besoin de masquer la façon dont il
était parvenu à faire emprisonner Augustín Jarquín, ancien président de la Cour
des comptes, qui avait, à ce poste, débusqué de nombreux cas de corruption..
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