NERVAL EL DESDICHADO FICHE ORAL BAC

« Fiche Oral Bac Français El Desdichado de Gérard de Nerval extrait de Les Chimères Question : Quelle image du poète et de la poésie avons-nous dans ce sonnet ? Introduction : Gérard de Nerval (de son vrai nom Gérard Labrunie) est un poète du XIXème siècle dont l’ œuvre est imprégnée de romantisme mais annonce aussi le symbolisme.

L’onirisme présent dans ses poèmes va même séduire les surréalistes qui verront en lui un précurseur. En 1854 il publie un recueil de nouvelles intitulé Les filles du feu. Le volume se clôt sur une série de 12 sonnets : Les Chimères. El Desdichado est le poème liminaire (le 1 er) des Chimères. Il a donc une importance particulière et il nous livre à la fois une vision du poète dans sa quête d’identité mais aussi une vision de ce que représente la poésie. Je vais maintenant lire le texte [Lecture] Pour répondre à la question : « Quelle image du poète et de la poésie avons-nous dans ce sonnet ? », nous verrons :  d’abord l’image d’un poète lyrique qui nous confie ses tourments  puis l’image d’un poète en quête d’identité qui recherche sa vérité au travers des mythes  enfin nous verrons que ce poème est aussi un art poétique qui met en valeur le rôle de la poésie I) Un poète lyrique : Le 1 ermot du 1 ervers est le pronom de la 1 ère pers : « Je ».

Et le 1 erquatrain consiste à poser une sorte de définition « Je suis », mais aussi d’état des lieux : « ma seule étoile est morte… ». Un état des lieux sinistre. Ce 1 erquatrain est en effet entièrement marqué par la négativité.

Il est sous le signe de l’obscurité « ténébreux, étoile morte, soleil noir », de la mort « veuf, abolie, morte » et de la souffrance « inconsolé, mélancolie ». En fait chacun des termes du 1 ervers va introduire un thème qui va ensuite traverser tout le poème.

Chaque terme est d’ailleurs mis en valeur par la typographie (les tirets) mais aussi par le rythme ternaire et par les adjectifs substantivés qui font du poète une figure archétypale qui le fige pour l’éternité dans le malheur. On peut lire ce premier quatrain comme une confidence désespérée du poète qui renvoie à sa vie personnelle et à la mort de la femme qu’il a passionnément aimée (Jenny Colon) « Ma seule étoile est morte » étant ainsi une métaphore qui la désigne.

Le vers 2 « le prince… » faisant allusion au fait que Nerval pensait descendre d’une ancienne famille du Périgord et avoir été privé de cet héritage, comme el desdichado, ce héros de Walter scott dépossédé par le prince Jean de ses terres.

Et avec le mot « abolie » on voit à quel pont cette dépossession entraîne aussi un douloureux problème d’identité. Le dernier vers fait sans doute référence à un tableau de Dürer « Mélancholia » qu’admiraient beaucoup les Romantiques et où l’on voit un ange baissant la tête tandis qu’un astre noir déverse sur l’humanité ses rayons vénéneux.

Ici, l’oxymore « soleil noir » introduit un paysage d’apocalypse : toute lumière est niée, tuée, et le luth du poète (qui remplace le bouclier du chevalier) est frappé d’impuissance puisqu’il porte comme blason les stigmates de la Mélancolie. Le 2 ème quatrain est toujours placé sous le signe du lyrisme puisque le poète va tenter de s’arracher au désespoir et à « la nuit du tombeau » en invoquant des souvenirs heureux, ceux d’un voyage qu’il a fait en Italie dans la baie de Naples. En cela on note une série d’oppositions : à l’obscurité du 1 erquatrain succède la couleur qui emplit le texte « mer, fleur, treille, pampre et rose ».

A l’enfermement du tombeau succède un espace ouvert : l’infini de la mer d’Italie mais aussi le promontoire du Pausilippe qui permet de dominer toute la baie de Naples.. »