Nelson Goodmanné en 1906Philosophe américain de Harvard, Goodman tente de
Publié le 22/05/2020
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Nelson Goodman
né en 1906
Philosophe américain de Harvard, Goodman tente de penser dans The Structure of appearence
(1951) un nominalisme strict : le monde est décrit par un langage constitué d’éléments de base
et une logique permettant de construire des éléments complexes à partir de ceux-ci.
Goodman
montre qu’une bonne description doit uniquement admettre pour entités des individus,
c’est-à-dire des combinaisons originales et ultimes d’éléments de base.
Mais les universaux ne
sont pas pour autant radiés de la description du monde : ils sont des combinaisons partielles
des éléments de base.
Comme éléments de base, Goodman propose les qualia , c’est-à-dire les
réalités sensorielles comme la couleur, le son, etc.
En ce sens, son nominalisme est un
phénoménisme.
Mais Goodman montre que le choix des éléments de base est indifférent : on
peut prendre une classe d’entités construites dans un certain langage comme base d’un
nouveau langage et d’une nouvelle description du monde : notamment la physique
contemporaine, qui reconnaît des particules élémentaires pour base de la réalité, est
également une bonne description du monde.
Ce qui fait la stabilité d’une description ( Facts,
fiction and forecast , 1954) c’est que l’induction à partir des faits de diverses prévisions se fait
conformément aux catégories de cette description, bien que cette conformation soit en son
fond injustifiée : la “ projection ” de qualités correctes pour telle description est le fait de
“ l’enracinement ” de cette description dans nos pratiques linguistiques et intellectuelles.
Dans Ways of World-making (1978), Goodman généralise ces résultats : il y a plusieurs mondes,
au sens qu’il y a plusieurs bonnes manières de décrire le monde, et celles-ci ne sont pas
incompatibles.
Le monde en soi n’existe pas hors de nos descriptions et de nos différents
langages et systèmes de catégories que nous utilisons nécessairement pour l’appréhender.
Sombre-t-on dans le relativisme ? non pas, parce que nous ne sommes pas maîtres de choisir
et de créer de toutes pièces nos descriptions : celles-ci s’imposent plutôt à nous, puisque nos
manières de pensée mêmes en font partie.
Nous pouvons néanmoins tenter un retour réflexif
sur nos descriptions, les corriger, les réévaluer : mais ce faisant, nous reconstruisons un
nouveau monde.
Cette philosophie est nourrie et justifie en retour une réflexion importante
sur l’art ( Languages of art , 1968) : les arts n’appartiennent pas à la sphère émotive et subjective
de l’homme, mais sont des systèmes réglés de symboles, des langages à part entière, qui nous
font accéder à des descriptions originales du monde, à des nouveaux mondes : un tableau
nous fait voir les choses autrement, nous donne des règles pour voir les choses autrement.
En
ce sens l’esthétique est une branche de l’épistémologie, qui étudie d’une manière générale les
différentes manières de construire les mondes.
Autres œ uvres : Problems and projects (1972), Of
Mind and other matters (1984)..
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