Néguev

« 1 / 2 23 aoOt 1967 Série C-43 Fiche N• 1934 Néguev 1.

L'exiguïté du territoire d'Israël (20 700 km 2 ) et l'accroissement rapide de sa popu­ lation (2 500 000 habitants) dO à la fois à l'immigration et à la natalité posent des problèmes économiques ardus que l'état de guerre avec les pays voisins, depuis la fondation de l'Etat, complique encore.

Aussi la mise en valeur du Néguev, vaste région désertique du sud du pays, est-elle un des grands objectifs de la politique de l'Etat d'Israël, qui y voit une source de puissance démographique et· économique.

2.

Le Néguev forme un triangle dont la base est le parallèle passant par Beersheba et la pointe le port d'Eilath sur le golfe d'Akaba.

Ses 12 000 km• représentent 60 Ofo du territoire israélien, mais ils ne sont habités que par 5% de la population du pays: 100 000 sédentaires (dont les 50 000 habitants de Beersheba, quatrième ville du pays) et 20 000 Bédouins nomades qui ne se préoccupent guère des frontières.

Les dunes de la plaine basse du nord-ouest font place au centre à des montagnes calcaires qui atteignent 1000 mètres; la partie orientale s'abaisse vers la mer Morte et la pointe sud · est désolée.

3.

Sans irrigation, le Néguev ne peut être qu'un vaste territoire de pâture; mais, depuis 1949, le gouvernement israélien y a installé de nombreux centres agricoles expérimentaux.

Le département de l'écologie au Ministère de l'agriculture a entrepris des études pour gagner à la culture ces vastes étendues désertiques: irrigation unique­ ment par l'eau de mer pour certaines plantes manifestant une tolérance aux sels, irri­ gation par les eaux de précipitation et de ruissellement comme les Anciens (terrasses, barrages, canaux des Nabathéens recueillant les rares eaux de pluie et les amenant aux cultures ont été restaurés), système nouveau d'irrigation très élaboré (méthode Blass) par laquelle la ration quotidienne d'eau additionnée d'engrais est apportée directement aux racines des plantes, ce qui évite l'évaporation.

4.

Israël porte un défi à la malédiction de Jérémie: «Les cités du Néguev seront fermées et nul ne devra les ouvrir"· Deux bonnes routes traversent le désert, de Beersheba à Sodome et de Beersheba à Eilath, un pipe-line de 16 pouces relie ce port à Haïfa et la construction d'un canal d'Eilath à la Méditerranée était envisagée très sérieusement à la fin de 1966 (les travaux qui pourraient commencer en 1970 dureraient douze ans).

Dix nouvelles villes ont été créées pour l'exploitation des ressources minérales du Néguev, dont Dimona sur les hauteurs qui séparent Beersheba de la mer Morte (et où a été construit un réacteur nucléaire).

5.

Les richesses minérales du Néguev sont en effet considérables et leur exploitation dépend de la réussite de ces nouvelles implantations urbaines.

A Sodome, on produit de la potasse et du brome par évaporation des eaux de la mer Morte, immense réser­ voir de ces minéraux.

On extrait des phosphates à Oron.

Le gaz naturel est exploité à l'ouest de la mer Morte.

Les mines de cuivre de Timna, au nord d'Eilath, sont en pleine expansion.

Le Néguev possède aussi du manganèse, du gypse et du kaolin, ainsi que de petites quantités de minerai de fer.

Toutefois cet effort intense de mise en valeur du Néguev ne sera véritablement fructueux que dans un climat politique apaisé, lorsque les travailleurs des frontières ne seront plus en même temps des soldats. 2 / 2. »