Naviplanes

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Le 23 mai 1967, à l'hôtel Matignon, un comité interministériel a décidé l'attribution d'une subvention de 1,5 mllllor.

de francs, au titre du Fonds d'intervention pour l'amé­ nagement du territoire, au projet de " Naviplane ..

de la Société d'études et de déve­ loppement des aéroglisseurs marins (SEDAM).

Le prototype du Naviplane-300, en cours de construction aux usines Breguet et Nord-Avletlon, a fait ses essais sur l'Adour puis sur l'étang de Berre en octobre 1967, et l'exploitation commerciale du N-300 commencera en Méditerranée (entre Saint-Tropez et San Remo, avec escales à Cannes, Nice et Monaco) en juillet 1968.

2.

Le N-300, comme l'aérotrain, utilise les techniques de sustentation et de dépla­ cement sur coussin d'air inventées par la société Bertin.

Le Naviplane se soutiendra par l'air pulsé grâce à quatre ventilateurs et " emprisonné " sous la coque du navire è l'Intérieur de huit jupes de caoutchouc souple (à la différence de son concurrent anglais, le " Hovercraft "• dans lequel les jets d'air sont pulsés à la périphérie de la coque) ce qui, selon les constructeurs, assure une plus grande stabilité et plus de souplesse dans l'utilisation.

Il sera propulsé par deux hélices à pas réversible alimen­ tées par deux turbomoteurs ..

Turbomeca ..

de 1500 CV qui entraineront également les ventilateurs de la sustentation.

3.

Le N-300, long de 25 mètres, large de 11, pesant 27 tonnes (trois fois le poids de l'Hovercraft), peut atteindre une vitesse de 100 kilomètres è l'heure et franchir des vagues d'une hauteur de 1 mètre 50.

Il pourra transporter 80 à 100 passagers ou 8 voitures et leurs passagers, ou encore 11 à 13 tonnes de fret.

Les constructeurs pré­ parent un N-500, naviplane de 200 tonnes capable de transporter 450 passagers et '50 voitures à 120 kilomètres à l'heure pour la traversée de la Manche ou la liaison entre le continent et la Corse.

4.

Les naviplanes sont des engins amphibies relativement économiques et suscep­ tibles d'utilisations variées et multiples, qui ne nécessitent que des Installations au sol très sommaires.

Ils exercent une pression de 10 à 30 grammes par centimètre carré (mille fois moins qu'une roue de wagon sur un rail), ils requièrent une puissance de 4 à 5 CV par passager pour une vitesse de 150 kilomètres à l'heure (le paquebot « France ..

exige 80 CV par passager pour une vitesse de 60 kilomètres à l'heure).

Les constructeurs rendus prudents par les déboires de l'Hovercraft ne songent à utiliser le N-300 que sur les côtes, dans les estuaires ou sur les fleuves.

5.

La SEDAM, société d'étude à l'origine, a été transformée en société anonyme en 1966 et son capital porté de 1 037 500 à 7 millions de francs à la fin de 1966.

Les prin­ cipaux actionnaires sont la Compagnie transatlantique, la SNCF, les Chantiers de l'Atlantique, Breguet, Turboma, Ratier-Figeac, Nord-Aviation, Bertin, le groupe ban­ caire Rivaud, Faugère et Jutheau, Kléber-Colombes.

La Défense nationale, la Marine marchande et la Recherche scientifique ont accordé des aides financières.

Les appli­ cations militaires possibles des naviplanes (engins de débarquement, de surveillance, de lutte anti-sous-marine, porte-avions) rendent ces engins du plus grand intérêt pour la Défense nationale. 2 / 2. »