NASA

« 1 / 2 4 septembre 1!168 Série 0-45 Fiche N• 2582 NASA 1.

La responsabilité du programme spatial américain incombe à une agence fédérale, créée en 1958, la National Aeronautic and Space Administration (NASA) qui ne pour­ suit officiellement que des fins pacifiques.

Ses attributions sont très vastes: elle doit résoudre les problèmes techniques des vols et de l'exploration cosmiques, avec des engins habités ou non.

Sa mission la plus importante, assignée par le président Kennedy, est le projet Apollon qui coûtera plus de 23 milliards de dollars et devrait aboutir, en 1969 ou 1970, à l'envoi d'un équipage américain sur la Lune.

2.

Malgré son statut civil, la NASA coopère étroitement avec le Département de la défense dont dépendent 28 Gfo des crédits de la recherche spatiale.

La base de lance­ ment de Cap Kennedy, en Floride, est en partie gérée par 'les forces armées dont plusieurs centaines d'officiers, en particulier les cosmonautes, servent dans les rangs de la NASA.

Celle-ci emploie 35 860 civils (un tiers de chercheurs et d'ingén.leurs) et absorbe 22,7% des dépenses fédérales pour la recherche scientifique.

Son direc­ teur est James E.

Webb.

3.

Après un effort initial pour combler son retard sur l'URSS, le gouvernement amé­ ricain se voit obligé de freiner des projets dont le gigantisme inquiète.

De 339 millions de dollars -en 1959, le budget de la NASA passe à 5,8 milliards en 1966 (dix-sept fois plus).

Il est réduit à quelque 4,5 milliards dans le budget de 1968.

Ces économies, dues à la guerre du Vietnam et aux menaces pesant sur le dollar, ne doivent pas, en principe, retarder l'envoi d'hommes vers la Lune.

Mais les projets ultérieurs seront ajournés.

4.

Les crédits de la NASA vont pour neuf dixièmes à l'industrie privée dont l'agence est, avec le Département de la défense et la Commission de l'énergie atomique (AEC), le principal client.

Sa tendance à se décharger de projets spécifiques s'est continuel­ lement affirmée.

Ainsi la NASA a laissé à la société Comsat toutes les communications par satellite.

Les contrats sont attribués normalement par adjudication, mais d'autres procédures existent comme celle de la régie (le bénéficiaire reçoit un prix de revient majoré d'un bénéfice) ou des marchés à prime (tenant compte ae la qualité ou des délais d'exécution).

5.

Sans rentabilité immédiate, les projets de la NASA constituent un stimulant irremplaçable et l'un des tout premiers instruments de l'expansion économique.

Une part de l'essor de la Californie (où les grandes firmes aérospatiales reçoivent plus de 40% des crédits de la NASA) leur est due.

Un Bureau des utilisations techno­ logiques (Office of Technology Utilisation) offre aux industriels connaissances et techniques obtenues dans le course à l'espace (concernant la miniaturisation, l'élec­ tronique, les métaux réfractaires, etc.).

6.

La NASA est parvenue à combler, en 1967, une partie de son retard sur l'URSS, mais l'accident qui, cette année-là, a causé la mort de trois cosmonautes au cours d'essais du projet Apollon l'a obligée à de nouveaux délais et à réviser l'ensemble de ses contrats et de ses plans.

En 1967, la fusée Saturne V, capable de mettre cent.

quinze tonnes en orbite, bat un record, mais James Webb déclare alors officiellement que cette avance pourrait n'être que provisoire et qu'il s'attend au lancement de fusées soviétiques de poussée supérieure en 1968. 2 / 2. »