Narita
Publié le 16/05/2020
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L'histoire de l'aéroport international de Narita, au Japon, est celle de la plus longue et de la plus dure
résistance menée par une minorité de citoyens, au nom de la tradition et de l'environnement, contre une réalisa
tion décidée à l'échelon gouvernemental, au nom du pro
grès technique et des intérêts économiques du pays.
Plus de 20 000 Japonais se sont mobilisés pendant douze ans pour empêcher la construction, puis le fonctionnement de
l'aéroport.
Au lendemain de son inauguration, en mai 1978, le bilan général s'établissait à cinq morts, huit mille bles
sés et des milliers d'arrestations.
2
En 1963, le site choisi pour le nouvel aéroport de
Tokyo est approuvé par le cabinet nippon : 550 hectares de rizières et de jardins potagers, à 66 km de la capitale.
Du seul point de vue pratique, cet emplacement sera
vivement critiqué par la suite.
Narita, vu les encombre
ments, est à quatre heures de Tokyo par le rail ou la route,
dans une zone de brouillards et de turbulences atmosphé
riques.
Les responsables n'en escomptent pas moins un
trafic annuel
de 54 millions de passagers et de 400 millions de tonnes de marchandises.
3 Les expropriations commencent en
1966, suscitant l'opposition de 1 500 paysans qui refusent les indemnités
proposées et fondent la Ligue contre l'aéroport (Hantaï
Domei).
Y adhèrent bientôt les étudiants d'extrême gauche d'une douzaine d'organisations clandestines, pour qui
Narita sera un terrain de subversion, et les écologistes
défenseurs de l'environnement, qui recevront renseigne
ments
et conseils de techniciens et d'ingénieurs sympa-
thisants travaillant dans la place.
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4 Pour faire obstacle à tout mouvement d'appareil, les opposants édifient en bordure du chantier deux tours en forme de miradors (31 m et 62 m de haut), trente-cinq
huttes et une sorte de blockhaus de trois étages, le tout
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