Namibie (1984-1985)
Publié le 20/09/2020
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Namibie (1984-1985)
L'histoire bégaie en Namibie, cet ancien protectorat allemand, de 824 292
kilomètres carrés, administré et occupé illégalement par l'Afrique du Sud.
Début
1984, le gouvernement sud-africain est presque parvenu à convaincre l'opinion
mondiale qu'il cherchait un règlement internationalement acceptable pour
l'indépendance du territoire.
Mais début 1985, on était de retour à la case
départ.
Pretoria a tenté une nouvelle fois d'imposer une solution interne au
conflit namibien pour écarter la SWAPO (Organisation des peuples du Sud-Ouest
africain), mouvement qui mène une guérilla dans le nord du pays depuis 1966.
Le 18 avril 1985, le président de la République, M.
Pieter Botha, a en effet
annoncé que l'Afrique du Sud allait mettre en place, en Namibie, un gouvernement
et une Assemblée législative "intérimaires", dont la première mission serait de
promulguer une "Déclaration des droits fondamentaux", et surtout de créer une
cour et un conseil constitutionnels pour rédiger la future Constitution
namibienne.
En septembre 1975, l'Afrique du Sud avait déjà essayé, lors de la Conférence de
la Turnhalle, de mettre au point un règlement interne s'appuyant sur les
représentants traditionnels des onze "ethnies" du pays et écartant les militants
du mouvement nationaliste (SWAPO).
En mars 1977, elle accouchait d'une
Constitution prévoyant le transfert du pouvoir exécutif à un président et à un
conseil des ministres, et accordant le pouvoir législatif à une Assemblée
nationale comprenant soixante sièges savamment répartis entre les ethnies.
Les
Blancs se prononçaient sur le projet en mai 1977 et les élections avaient lieu
en décembre 1978.
La SWAPO, qui n'avait cessé de réclamer des élections
organisées et supervisées par l'ONU conformément à la résolution 435 du conseil
de sécurité des Nations Unies, refusait de participer à ce qu'elle estimait être
une "mascarade".
La plupart des membres de la conférence qui se présentaient
sous l'étiquette Alliance démocratique de la Turnhalle (DTA) se retrouvaient
dans la nouvelle assemblée.
En mai 1980, le conseil des ministres était mis en
place.
Mais l'expérience tournait court en janvier 1983.
La corruption était
telle dans l'administration que l'Afrique du Sud a préféré reprendre directement
les rênes du pays (elle avait conservé des secteurs clés comme la défense et la
police).
Le conseil des ministres a été dissous.
La DTA, qui n'avait jamais
réussi à s'imposer, a également disparu mais ses membres ont créé quelques mois
plus tard une nouvelle formation, la "Conférence multipartite" (MPC), que le
gouvernement sud-africain essayait d'imposer en 1985.
En annonçant sa décision, le 18 avril 1985, M.
Pieter Botha a déclaré: "Il
aurait été préférable que la MPC ait un mandat clair du peuple namibien.
Cependant, des élections générales auraient en ce moment compliqué les efforts
actuels pour aboutir à une indépendance de la Namibie reconnue
internationalement.
La MPC s'est engagée à ce que tout plan constitutionnel soit
approuvé par l'ensemble du pays."
Les Nations Unies ont immédiatement réagi et ont déclaré qu'elles considéraient
cette décision comme "nulle et non avenue".
A Washington, le département d'État
a fait connaître sa réprobation.
Il est vrai que l'initiative de M.
Botha a
fortement affecté les efforts déployés par le gouvernement Reagan dans cette
partie de l'Afrique australe depuis 1983, efforts auxquels Pretoria s'était.
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