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Nagaland

Publié le 15/05/2020

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« 1 / 2 9 mars 1966 Série B-21 Fiche N° 1023 Nagaland 1.

Depuis 1956, l'armée de l'Inde s'efforce en va:n d'étouffer la rébellion des Nagas, groupe de tribus vivant en bordure de la Birmanie, qui réclament l'indépendance politique totale de leur Etat (le Nagaland), actuellement membre de l'Union indienne.

Par les problèmes moraux et politiques qu'il soulève, ce conflit agite vivement l'opinion indienne, et l'on évoque souvent à son propos la guerre d'Algérie.

2.

Originaire du Sud-Est asiatique, de race indo-mongoloïde, les Nagas sont au nombre d'environ 500 000, répartis de part et d'autre de la frontière indo-birmane, dans une région de hautes montagnes d'accès très difficile.

La grande majorité d'entre eux (près de 400 000) vivent en Inde.

Convertis au christianisme par les missionnaires américains à la fin du XJXe siècle, ils appartiennent pour 60% à la religion baptiste.

Leur niveau culturel est supérieur à la moyenne de l'Inde.

Un Naga sur dix parle anglais.

3.

Les colonisateurs britanniques avaient accordé aux Nagas un statut de semi­ autonomie.

En 1947, l'Inde devenue indépendante confirma ce régime et en confia le contrôle au gouvernement provincial de l'Assam pour une durée da dix ans.

Les Nagas jugèrent ces concessions insuffisantes.

Dès 1952, ils déclenchèrent un mouve­ ment de résistance passive et, selon l'enseiqnement de Gandhi, de désobéissance civile.

Puis ils passèrent, à partir de 1956, à la résistance ouverte, s'équipant aisément en armes et en munitions grâce aux dépôts abandonnés en 1943-1945 par les belli­ gérants anglais et japonais.

Une armée fut mise sur pied et rassembla bientôt 40 000 guérilleros, hommes et femmes.

Un gouvernement du Nagaland libre, présidé par Angami Zapu Phizo, prit la direction des rebelles.

4.

Bien qu'il ne dissimulât pas son admiration pour la révolte des Nagas, M.

Nehru, soucieux de conserver une région frontière considérée comme indispensable à la sécurité de l'Inde, lança contre eux quelques divisions.

L'armée indienne parvint non sans peine à reprendre le contrôle des voies de communication.

Ailleurs, les rebelles restèrent hors d'atteinte.

5.

Le gouvernement de New Delhi, usant tantôt de la répression tantôt de la négo­ ciation, finit par accorder aux Nagas la constitution d'un Etat provincial.

En 1960, le Nagaland devint le seizième Etat de l'Union indienne.

Une partie des rebelles déposè­ rent leurs armes.

Les autres poursuivirent la lutte, continuant d'immobiliser plusieurs dizaines de milliers de soldats indiens.

6.

Une trêve de quatorze mois a expiré en novembre 1965.

Depuis un an, une mission de trois médiateurs s'emploie à négocier une solution de compromis.

En février 1966, Mme lndira Gandhi, premier ministre indien, a reçu elle-même une délégation des rebelles.

Mais ses interlocuteurs n'ont pas admis que le Nagaland fasse partie inté­ grante de l'Union indienne.

Ils exigent toujours l'indépendance.

New Delhi s'y oppose de crainte qu'une sécession n'encourage d'autres revendications nationalistes, en particulier chez les Sikhs du Pendjab. 2 / 2. »

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