Mythes et metaphores
Publié le 13/10/2023
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Philosophie : Programme de Terminale Générale 2023/2024
Annexe 1
Mythes et métaphores
Le mythe de Prométhée
Hésiode
Les Travaux et les Jours
Env.
750 av JC
La nature, la technique, la science
Résumé
Zeus, maître de l’univers, demanda aux deux frères Prométhée et
Epiméthée, fils du Titan Japet, de munir les êtres vivants de moyens
de se défendre et de se protéger.
C’est Epiméthée qui fut en charge
de cette répartition, mais celui dont le nom signifie qui réfléchit trop
tard oublia les hommes qui se retrouvèrent nus et sans défense.
Prométhée, par compassion pour les humains, décida de les aider en
leur apportant la connaissance.
Son acte le plus célèbre fut de voler
le feu sacré de l'Olympe et de le donner aux humains.
Le feu
symbolise la lumière, la chaleur mais aussi la technologie et la
civilisation.
Il enseigna alors aux humains la métallurgie et d'autres
arts, eux-mêmes enseignés à Prométhée par Athéna qui était
complice puisqu'elle l'aida à entrer secrètement dans l'Olympe.
Zeus furieux puni Prométhée en le faisant enchaîner à un rocher
dans les montagnes du Caucase.
Chaque jour, un aigle venait lui
dévorer le foie, qui repoussait chaque nuit, infligeant une souffrance
éternelle à Prométhée.
Finalement, Prométhée fut libéré de ses
chaînes par le héros grec Héraclès [Hercule], dans le cadre de l'une
de ses douze tâches.
Cette libération a mis fin à la punition éternelle
de Prométhée.
Quant aux humains, pour se venger, Zeus créa la femme, Pandore
d’une beauté éblouissante, et leur en fit offrande.
Peu de temps
après, Zeus lui une boîte scellée avec pour instruction de ne jamais
l'ouvrir.
Mais, la curiosité de Pandore était trop forte, elle ouvrit la
boîte, libérant ainsi une multitude de maux et de maladies dans le
monde.
Seule l'espérance resta dans la boîte, offrant un certain
réconfort aux humains.
Interprétation
Prométhée est souvent vu comme un symbole de la créativité et de la
recherche de la connaissance de l'humanité.
Son acte de voler le feu
sacré représente le désir humain inné d'explorer, d'apprendre et de
progresser.
Pandore, en revanche, représente la curiosité humaine
qui peut parfois entraîner des conséquences imprévues.
La
recherche de la connaissance peut être associée à des sacrifices et à
des souffrances.
De même, l'ouverture de la boîte par Pandore
entraîne la libération du mal dans le monde, soulignant que la
connaissance peut apporter à la fois des bienfaits et des maux.
Prométhée est puni pour avoir volé le feu, tandis que Pandore est
créée comme une punition pour la curiosité humaine.
Cela soulève
des questions sur la justice et la responsabilité individuelle.
Ces deux
mythes reflètent la dualité de la nature humaine.
Prométhée incarne
la capacité humaine à innover et à créer, tandis que Pandore
représente la curiosité et la tentation humaines.
Les deux mythes
montrent comment les humains peuvent être à la fois créatifs et
sujets à des faiblesses.
L'espérance peut être considérée comme une
force motrice qui incite les humains à l'action et à la recherche de
solutions.
Si l'espérance était libérée en premier, les humains
pourraient être passifs et ne pas chercher à améliorer leur sort.
En la
maintenant à l'intérieur de la boîte, le mythe suggère que l'espérance
est un catalyseur de l'effort humain.
L’allégorie de la caverne
Platon
La République
375/370 av JC
La vérité, la conscience, la nature
L'allégorie de la caverne illustre la nature de la réalité, de la
connaissance et de la perception.
Résumé
Imaginez un groupe de personnes qui ont vécu toute leur vie à
l'intérieur d'une caverne souterraine.
Ils sont enchaînés de telle
sorte qu'ils ne peuvent regarder que le mur de la caverne en face
d'eux.
Derrière eux, il y a un feu qui projette des ombres sur le mur.
Les prisonniers ne voient donc que les ombres des objets et des
personnes qui passent derrière eux.
Pour les prisonniers, les ombres sur le mur sont leur seule
réalité.
Ils les prennent pour des objets réels, car c'est tout ce qu'ils
ont connu.
Ils donnent des noms aux ombres et les considèrent
comme la vérité.
Un jour, l'un des prisonniers est libéré de ses chaînes et est
conduit à l'extérieur de la caverne.
Au début, la lumière du soleil
l'éblouit, et il est incapable de voir les objets réels qui projettent les
ombres sur le mur de la caverne.
Il est désorienté et effrayé.
Peu à peu, le prisonnier s'adapte à la lumière du soleil et commence
à voir la véritable réalité à l'extérieur de la caverne.
Il découvre
que les ombres n'étaient que des illusions et que les objets du monde
extérieur sont la véritable réalité.
Il réalise également que les
ombres sur le mur étaient créées par des objets placés entre le feu et
les prisonniers.
Le prisonnier décide de retourner dans la caverne pour informer les
autres prisonniers de la véritable réalité à l'extérieur.
Cependant,
lorsqu'il revient, les prisonniers ne comprennent pas ce qu'il dit.
Ils
le prennent pour un fou et continuent de croire que les ombres
sont la seule réalité.
Interprétation
L'allégorie de la caverne est une métaphore puissante utilisée par
Platon pour illustrer sa théorie de la connaissance.
Selon Platon, la
caverne représente le monde sensible, le monde des apparences et
de l'opinion, tandis que le monde extérieur représente le monde
intelligible, le monde des idées et de la vérité.
Le prisonnier libéré
symbolise le philosophe qui a acquis la connaissance des idées
essentielles et cherche à éduquer les autres.
La caverne souligne
l'importance de la philosophie et de la quête de la vérité dans la vie
humaine.
La dialectique du maître et de l'esclave
Georg W.
F.
Hegel
Phénoménologie de l'esprit
1807
La liberté, la conscience, la nature
La "dialectique du maître et de l'esclave" explore la nature des
relations entre deux individus, le maître et l'esclave, et leurs
implications sur la conscience de soi et la liberté.
Résumé
Au début, il y a deux individus, le maître et l'esclave, qui sont en
relation les uns avec les autres.
Le maître détient le pouvoir sur
l'esclave et l'utilise pour satisfaire ses besoins et ses désirs.
L'esclave, en revanche, est soumis à l'autorité du maître et travaille
pour lui.
La dialectique se concentre sur le rôle de la conscience dans cette
relation.
Le maître a conscience de sa propre supériorité et de son
pouvoir sur l'esclave, mais il n'a pas conscience de lui-même en tant
qu'être humain authentique.
L'esclave, quant à lui, prend conscience
de sa propre soumission, mais il développe une conscience de soi en
tant qu'être humain à travers son travail et ses efforts.
La dialectique met en avant l'idée que la reconnaissance est
essentielle pour la conscience de soi.
Le maître cherche à être
reconnu par l'esclave en tant que supérieur, mais l'esclave ne peut
pas offrir une reconnaissance authentique, car il est soumis.
En
revanche, l'esclave développe une forme de reconnaissance de soi en
tant qu'être humain à travers son propre travail.
La dialectique dépeint comment la relation évolue.
L'esclave, grâce à
sa prise de conscience et à son travail, finit par obtenir une forme de
liberté intérieure et de conscience de soi authentique.
Le maître, en
revanche, reste aliéné de sa propre humanité en niant la dignité de
l'esclave.
Interprétation
La dialectique du maître et de l'esclave met en lumière l'importance
de la reconnaissance mutuelle dans le développement de la
conscience de soi.
Elle suggère que la liberté véritable découle de la
reconnaissance de l'humanité de l'autre et que les relations de
pouvoir oppressives peuvent entraver cette liberté.
Certains
interprètes insistent sur le thème de l'aliénation dans la dialectique
du maître et de l'esclave.
Le maître, bien qu'il exerce le pouvoir, est
aliéné de sa propre humanité en niant la dignité de l'esclave.
L'esclave, en revanche, est aliéné par son travail, mais il parvient à
une forme de liberté intérieure en développant sa conscience de soi.
Certains philosophes, comme Alexandre Kojève, ont interprété la
dialectique du maître et de l'esclave comme ayant des implications
politiques révolutionnaires.
Ils ont vu la dialectique comme une
critique du pouvoir oppressif et une affirmation de la nécessité de la
reconnaissance mutuelle dans la politique.
Dans le contexte du postcolonialisme, certains théoriciens ont utilisé la dialectique du maître
et de l'esclave pour analyser les relations de pouvoir entre les
colonisateurs (maîtres) et les colonisés (esclaves) et les dynamiques
de la reconnaissance et de l'émancipation.
Le garçon de café
Jean-Paul Sartre
L’être et le néant
1943
La liberté, la conscience, la nature
Extrait
« Considérons ce garçon de café.
Il a le geste vif et appuyé, un peu
trop précis, un peu trop rapide, il vient vers les consommateurs d'un
pas un peu trop vif, il s'incline avec un peu trop d'empressement, sa
voix, ses yeux expriment un intérêt un peu trop plein de sollicitude
pour la commande du client, enfin le voilà qui revient, en essayant
d'imiter dans sa démarche la rigueur inflexible d'on ne sait quel
automate tout en portant son plateau avec une sorte de témérité de
funambule, en le mettant dans....
»
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