Myanmar (Birmanie) - 1991-1992
Publié le 12/09/2020
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Myanmar (Birmanie) 1991-1992
Après des décennies d'oubli, la Birmanie est redevenue un sujet d'
actualité et l'objet d'attention de la
communauté internationale.
En 1990, la Norvège a accordé le pri
x Thorolf Rafto pour la défense des
droits de l'homme à la femme qui dirige l'opposition - Aung San Suu K
yi -, puis le Parlement européen lui
a décerné le prix Sakharov et, consécration suprême, en 1991
, le jury d'Oslo lui a attribué le prix Nobel
de la paix.
Malgré les soutiens internationaux dont elles bénéficient et le
ur victoire aux élections législatives de 1990,
les forces démocratiques n'ont pas pu exercer un quelconque pouvoir.
En dépit des pressions
européennes et du refus du Japon de reprendre son aide au développ
ement, le régime militaire de
Rangoon a semblé plus décidé que jamais à se maintenir au po
uvoir.
Progressivement, tous les États
limitrophes en sont venus à considérer la situation intérieure
birmane comme une source de
déstabilisation de la région.
Disposant de moyens financiers souve
nt illicites - la récolte de pavot a doublé
en trois ans pour atteindre 2200 tonnes en 1991 -, le SLORC (Comité
d'État pour la restauration de la loi
et de l'ordre), organe qui dirige le pays, a cependant renforcé ses
liens avec la Chine.
Pour son premier
voyage à l'étranger depuis la répression sanglante des grandes
manifestations de 1988, le chef de l'État,
le général Saw Maung, s'est rendu à Pékin (août 1991) o
ù il a signé un nouvel accord frontalier
susceptible de renforcer les échanges locaux (1,5 milliard de dollar
s en 1991) et perçu une aide militaire
d'un milliard de dollars.
Profitant d'un renforcement sensible de son arsenal militaire, l'armé
e de Rangoon, dont les effectifs n'ont
cessé de croître (+21% en 1991), a lancé une offensive tous a
zimuts contre les guérillas ethniques
pendant la saison sèche 1991-1992.
Attaquant tour à tour le quarti
er général de la guérilla karen le long
de la frontière thaïlandaise et les bases des forces de la rési
stance kachin au Nord, les combats intensifs
et la répression ont eu pour effet l'exode de dizaines de milliers de
réfugiés vers l'Inde, la Chine populaire
et la Thaïlande.
250 000 Rohingyas, musulmans originaires de l'Arakan
, ont trouvé refuge au Bangladesh.
Après avoir déclaré que ces populations n'étaient que des mi
grants illégaux sur son territoire, Rangoon a
dû composer sous les multiples pressions internationales et signer un
accord de rapatriement avec les
autorités de Dhaka (28 avril 1992).
L'armée birmane a tenté, au début de 1992, de redorer son image
sur la scène internationale.
Figure
emblématique de la junte, le général Saw Maung a été dé
possédé de toutes ses attributions et remplacé,
en avril 1992, par le général Than Shwe, et les militaires ont mul
tiplié les gestes de "bonne volonté":
libération de quelques dizaines de prisonniers politiques dont l'anci
en Premier ministre U Nu, annonce de
leur intention de discuter de l'élaboration d'une nouvelle Constituti
on avec les leaders de l'opposition, et
autorisation, pour la famille du Prix Nobel, de lui rendre visite dans s
a résidence surveillée.
Néanmoins, peu de responsables de l'opposition ont été convainc
us par cette soudaine "ouverture" du
régime et nombreux sont ceux qui y ont vu une nouvelle intervention d
u général Ne Win, pourtant
officiellement écarté du pouvoir en 1988 après avoir été
chef de l'État pendant vingt-six ans..
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