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Myanmar 2000-2001 Au gré des luttes d'influence dans la junte

Publié le 12/09/2020

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« file:///F/Lycée/angui/1/449953.txt[12/09/2020 03:40:06] Myanmar 2000-2001 Au gré des luttes d'influence dans la junte Sous l'impulsion de l'ONU, de son envoyé spécial Tan Sri Razali et de la Fédération de Malaisie, la junte a ouvert des discussions politiques directes, en octobre 2000, avec l'oppo sante et prix Nobel de la paix (1991) Aung San Suu Kyi, une première depuis 1994.

Le statut des pa rtis politiques, l'organisation d'élections législatives ou l'instauration d'une période de tra nsition auraient été abordés, mais le dialogue de réconciliation nationale tardait à se traduire par des résul tats concrets.

Cela n'était pas sans inquiéter ceux qui en étaient jusque-là exclus, telles les rébellions eth niques karen, shan, etc.

et l'opposition démocratique en exil.

Avec Aung San Suu Kyi, les militaires n'ont cessé de souffler le chau d et le froid.

Bloquée à l'extérieur de la capitale depuis le 24 août 2000, elle a été ramenée de fo rce à Rangoon le 1er septembre 2000, puis assignée à résidence.

Pourtant, peu après, la junte a repris contact avec elle, mettant un terme aux diatribes publiées depuis des années par la presse.

Ces atermoieme nts traduisaient les tensions existant entre les chefs militaires.

Derrière l'unité de façade s'affron taient le général Maung Aye et le chef des services de renseignement, le général Khin Nyunt.

En 2000, chacun s'est activé à l'étranger, le premier en Chine populaire (juin), en Inde (novembre) et au Laos (décembre) , le second représentant son pays aux funérailles du Premier ministre nippon Obuchi Keizo (juin) puis se rendant au Pakistan (juillet).

Les luttes d'influence sont apparues d'autant plus fortes que le chef de l'État, le général Than Shwe (67 ans), aurait exprimé à ses pairs, en mai 2000, sa volonté de se retirer à cause de son mauvais état de santé.

La disparition dans l'explosion d'un hélicoptère du général Tin Oo, le chef d'état-major de l'armée de terre et "numéro quatre" du régime (19 février 2001), a encore accentu é les tensions.

Preuve de cette instabilité, le gouvernement a été remanié l e 11 mai 2001.

Au centre des débats, l'adaptation du pays soumis aux pressions grandissantes de la communauté internationale.

Seule l'amorce d'un dialogue entre les généraux et la figure emblématique de l 'opposition a conduit, au début de l'année, les États-Unis à renoncer à interdire les importations de texti le (400 millions € par an).

Signe de conciliation, la junte a accueilli pour la première fois le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme, libérant pour l'occasion quatorze prisonniers politiques (sur 1 700 selon les organisations humanitaires).

Pour répondre aux critiques, le pouvoir a promulgué un édit militaire rendant illégal le recours au travail forcé.

Ces premiers gestes ne pouvai ent cependant suffire aux pays occidentaux car la situation sur le terrain n'avait pas changé.

La Co mmission des droits de l'homme de Genève continuait donc de condamner la politique d'un État fondé sur la persécution de l'opposition et n'ayant pas mis fin à la "pratique généralisée" du travail f orcé.

Quant à l'Union européenne (UE), elle reconduisait chaque semestre ses sanctions.

Toutefois, pour accompagner le processus politique engagé, l'UE a rétabli ses relations avec l'ANSEA (Association des nations d u Sud-Est asiatique), rompues trois ans plus tôt du fait de l'adhésion de Rangoon à l'organisation ; el le a également envoyé ses représentants dans la capitale en janvier 2001.

Le 2 avril 2001, 35 sénateurs amé ricains ont écrit au président Bush pour lui demander de ne pas alléger les sanctions.

À l'inverse, nombre de pays d'Asie se voulaient plus coopératifs.

Le Japon a décidé d'alléger la dette et de rédiger avec Rangoon un rapport à paraître en 2002, regroupant des recommandations pour les réformes indispensables à la modernisation économique.

Pékin a dépê ché son vice-président, Hu Jintao (juillet 2000), et Kuala Lumpur, son Premier ministre, Mahathir bin Mohamad, en janvier 2001.

Ces gestes semblaient faciliter l'insertion régionale du Myanmar comme en ont té moigné la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'ANSEA (av ril 2001) et la tenue sur son sol de la 3e conférence interministérielle du BIMST-EC (Bangladesh, India, Myanmar, Sri Lanka, Thailand, Economic Cooperation) en février 2001.

Des difficultés demeuraien t toutefois avec les pays voisins, comme la Thaïlande.

Les relations entre les deux États n'ont cessé de se détériorer.

Accrochages sur la frontière ou déclarations acerbes sont devenus réguliers.

Au cœ ur des divergences se trouvaient les trafics de stupéfiants, notamment d'amphétamines.

Néanmoins, la culture et la production d'opium seraient au plus bas depuis 1988, le pays ne pesant plus que pour 15 % d ans l'offre mondiale d'héroïne contre 43 % en 1990.. »

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