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Mururoa

Publié le 15/05/2020

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« 1 / 2 29 juin 1966 Série B-37 Fiche N° 1213 Mururoa 1.

Le nom de cet atoll inhabité des Touamotou (de 30 kilomètres de long sur 10 de large), situé à 1200 kilomètres au sud-est de Tahiti, symbolise l'effort atomique mill­ taire français.

C'est là qu'auront lieu les explosions nucléaires qui doivent amener la France à la possession d'une bombe H opérationnelle, nécessaire à la réalisation de la deuxième génération de sa force de frappe (engins SSBS à tête thermonucléaire).

2.

La base de Reggane au Sahara (quatre explosions en 1960 et 1961 et explosions souterraines à ln Ecker, dans le Hoggar) ne pourra plus être utilisée, selon les accords d'Evian, à partir du 1er juillet 1967.

Le général Thiry, chef de la DICERN (Direction des Centres d'essais nucléaires), proposa dès 1962 l'archipel des Touamotou comme base des futurs essais.

Territoire de souveraineté française, éloignement considérable des lieux habités, conditions météorologiques favorables sur une vaste étendue, telles étaient les raisons déterminantes.

En septembre 1963 commençait la mise en place des moyens et le 1er janvier 1964 fut créé le CEP (Centre d'expériment!ltion du Pacifique) au sein duquel collaborent les trois armées et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA).

3.

Le CEP, placé sous les ordres du contre-amiral Thabaud, comprend trois bases: la base arrière de Papeete (vastes installations de transit et de stockage, ateliers de réparation des matériels), la base aérienne de Hao, atoll habité des Touamotou à 900 kilomètres de Tahiti et 400 kilomètres de Mururoa (déploiement et entretien des moyens de transport ou d'expérimentation, centre technique avec laboratoires et ateliers spécialisés pour les besoins du CEA), la base de Mururoa.

Les derniers tirs auront lieu sur l'atoll de Fangataufa à 50 kilomètres au sud de Mururoa.

4.

L'ensemble représente un effort matériel énorme: transformation du port de Papeete et de l'aérodrome de Faaa à Tahiti, construction, à Hao, d'un aérodrome international (piste de 3470 mètres).

de centres techniques, de logements pour 6000 personnes, installation de distillateurs pour l'eau douce, édification des puissants blockhaus de Mururoa et Fangataufa, implantation d'une dizaine de stations météo­ rologiques, mobilisation de presque toute la flotte française (cc Force Alpha») pour assurer la surveillance, la police et la sécurité du champ de tir du CEP.

Le coût total est évalué à 4 milliards de francs.

5.

La bombe expérimentale est une bombe A cc dopée "• semblable à celle que la Chine a fait exploser au début de 1966: de faibles quantités d'éléments légers (deu­ térium, lithium, tritium) sont ajoutées au plutonium qui constitue J'élément principal de la bombe.

6.

Les précautions prises pour éviter les accidents dus à la radio-activité n'ont guère convaincu les pays les plus proches (Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Amé­ rique du Sud) qui protestent vigoureusement.

Toutefois, les experts de la Colombie, de l'Equateur, du Pérou et du Chili, réunis à Lima, ont déclaré, dans un communiqué publié le 31 mai 1966, que les essais de Mururoa « ne constituent pas un danger immédiat pour les habitants d'Amérique du Sud"· j 1 '1 j ~ 'ji, ,' l 1 ~ ,; '~ 1 ,l 1 • j c 2 / 2. »

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