Murdoch (Iris)

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( 1 r t l 23 octobre 1968 Série D-52 Fiche N• 2675 Murdoch (Iris) 1.

La romancière et philosophe anglaise Iris Murdoch construit dans son œuvre un monde où la culpabilité et l'érotisme, l'amour et le narcissisme, l'innocence et la perversité s'associent étrangement, retrouvant dans l'aventure de quelques individus groupés au hasard des rencontres la réalité psychologique des tendances indivi­ duelles inavouées ou soigneusement dissimulées.

Le symbolisme et une certaine préciosité analytique ajoutent une dimension philosophique à des fictions qui ont parfois l'allure d'un rapport sur les possibilités de bonheur dans la société moderne.

2.

Née en 1919, Iris (Jean) Murdoch fait ses études à Londres, Bristol et Oxford.

Elle obtient à Cambridge un diplôme de philosophie auquel elle fait honneur en publiant en 1953 un essai sur Sartre, considéré comme un rationaliste romantique.

Dès 1954, elle va inaugurer la série des romans qui en feront une des figures les plus marquantes de la littérature anglaise contemporaine.

"Under the Net» ("Dans le Filet») parait en 1954, "The Flight from the Enchanter ..

en 1955.

Puis viennent "The Sandcastle,.

(1957), «The Bell» (1958), traduit sous le titre "Les Eaux du Péché "• "A severed Head ..

(1961), "The Unicorn,.

(1963), "The italian Girl ..

(1964), "The Red and the Green» (1965), "The Time of the Angel" (1966) et enfin «The Nice and the Good ..

(1968).

3.

On a dit d'Iris Murdoch qu'elle élevait la morale au niveau d'un véritable art poétique.

Le jeu des rencontres, le choc des caractères et des désirs, les contradic­ tions qui maintiennent les individus loin des autres et loin d'eux-mêmes tout en suscitant le désir quasi mystique d'une union, forment les données de base à partir desquelles la romancière élabore son œuvre.

4.

L'amour reste au centre des préoccupations de Murdoch comme de ses héros, toutes les variétés d'amour.

C'est à la fois ce qui unit les membres des groupes et les plonge dans une problématique permanente.

Le fondateur de la communauté dans «The Bell ..

est partagé entre sa vocation sacerdotale et l'homosexualité.

De même John Duncane dans "The Nice and the Good » se débat entre l'amour de soi et l'amour d'autrui, fuit ce qu'il souhaite et fait ce qu'il réprouve.

L'univers d'Iris Murdoch se fonde sur une sorte de culpabilité initiale, déjà présentés.

De là une opacité qui les pousse à se chercher dans le mystère de leur caractérologie.

La prise de conscience qui progresse lentement en eux ne fait que rendre plus difficile la solution de leurs conflits mais elle les détermine à s'accepter tels qu'ils sont, à s'accommoder de leurs aliénations.

5.

Le recours à une symbolique subtile tient lieu de basse continue dans la construc­ tion musicale où la romancière développe le récit en fugue et l'analyse psychologique en contrepoint.

Une vieille légende de nonne noyée par amour enveloppe la commu­ nauté des « Eaux du Péché "· Le suicide d'un haut fonctionnaire, théosophe et fou, donne le.

ton de l'érotisme pervers dans " The Nice and the Good ...

La délicatesse du style, mêlé de compassion et d'ironie, achève de prêter aux récits d'Iris Murdoch un étrange Pouvoir de séduction. 2 / 2. »