Mozambique (2005-2006) Réformes nationales, croissance inégalitaire
Publié le 20/09/2020
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Mozambique (2005-2006)
Réformes nationales, croissance inégalitaire
Au cours de sa première année au pouvoir, le président Armando Guebuza a engagé
une série de réformes institutionnelles.
En décembre 2005, il a nommé les
membres d'un nouvel organe consultatif auprès de la Présidence : le Conseil
d'État.
Constitué dans une logique d'unité nationale, ce conseil a regroupé
diverses personnalités politiques, dont le leader de la Résistance nationale
mozambicaine (Renamo), Afonso Dhlakama, et l'ancien président (1994-2004),
Joaquim Chissano.
L'année 2005 a vu également la création du Conseil national de
lutte contre la corruption, et la révision de codes juridiques hérités de la
colonisation portugaise (le code du commerce datait ainsi de 1888).
De plus,
afin d'établir un environnement plus favorable aux affaires, le gouvernement a
largement simplifié les procédures administratives nécessaires à la création
d'entreprises.
De même, en novembre 2005, l'Assemblée de la République a voté
une loi supprimant trois chiffres à la monnaie nationale, le metical, afin de
faciliter les transactions quotidiennes.
Malgré une inflation de 7,2 %, le FMI a salué les bonnes performances
économiques du Mozambique en 2005.
Le taux de croissance s'est élevé à 7,7 %,
dans la lignée des résultats obtenus depuis une dizaine d'années.
Cette
expansion a été largement portée par les investissements directs étrangers, qui
ont atteint 164,5 millions de dollars, soit une hausse de 34 % par rapport à
2004.
Les investissements sud-africains ont doublé pour leur part, représentant
près de 60 % du total.
Cependant, malgré une augmentation de la production de
noix de cajou et de sucre, la croissance mozambicaine est restée faiblement
créatrice d'emplois.
En outre, l'industrie sucrière et ses quelque 30 000
employés risquaient d'être fragilisés par la libéralisation du marché et la fin
des prix garantis par l'Union européenne (UE) aux pays ACP (Afrique, Caraïbes et
Pacifique).
Par ailleurs, la redistribution des fruits de la croissance est demeurée
inégalitaire : celle-ci a, en effet, essentiellement profité au sud du pays – de
plus en plus intégré à l'économie sud-africaine – et favorisé l'enrichissement
rapide d'une élite urbaine, tandis que plus des deux tiers de la population
rurale continuait de vivre en dessous du seuil de pauvreté.
Après la sécheresse
de 2005, près de 800 000 personnes ont été exposées à une insécurité alimentaire
supplémentaire.
Début 2006, le Mozambique a dû également faire face à de
nouvelles inondations et à un tremblement de terre d'une magnitude sans
précédent.
En partie pour répondre à cette marginalisation des zones rurales,
les deux principaux partis politiques, le Front de libération du Mozambique
(Frelimo) et la Renamo, ont décidé de tenir leurs conférences nationales en
plein c œur de l'arrière-pays, respectivement à Quelimane et à Maringue, à la fin
2006.
Sur le plan extérieur, la visite à Lisbonne, en novembre 2005, du président
Guebuza a donné lieu à un accord permettant au Mozambique de devenir majoritaire
dans la gestion du barrage hydroélectrique de Cahora Bassa, jusqu'alors sous
domination portugaise..
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