Mozambique: 1985-1986
Publié le 20/09/2020
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Mozambique: 1985-1986
Déchiré par les rebelles de la Résistance nationale du Mozambique (RNM) qui
sèment la terreur dans le pays jusqu'aux portes de Maputo, et épuisé par une
série de calamités naturelles (sécheresse, cyclones, inondations), le Mozambique
a été contraint en 1985 de vivre au jour le jour, alors que 42% de son budget
était consacré à l'effort de guerre.
L'agriculture, principale ressource du pays, (maïs, manioc, canne à sucre, thé,
noix de cajou, agrumes), déjà affectée par une collectivisation trop radicale au
début des années quatre-vingt, est profondément désorganisée.
Non seulement la
production ne parvient pas à répondre aux besoins, mais à peine 20% de celle-ci
a pu être commercialisée.
Les chemins de fer et les ports par où transitait notamment le commerce du
Zimbabwé ont subi régulièrement des sabotages de la RNM et le pays ne peut plus
compter sur les devises que lui procuraient autrefois les mineurs mozambicains
travaillant en Afrique du Sud.
Au nombre de 130 000 en 1973, ceux-ci n'étaient
que 35 000 en 1985.
En fait, le Mozambique n'a pratiquement pas connu la paix depuis plus de vingt
ans: à la guerre pour l'indépendance (1975) ont succédé les exactions de la RNM.
Forte d'environ 20 000 hommes, cette organisation est soutenue par des
Sud-Africains effrayés par les options marxistes-léninistes du FRELIMO (Front de
libération du Mozambique, parti au pouvoir depuis l'indépendance), par des
anciens colons portugais et par des États conservateurs du Golfe (Arabie
saoudite, Oman) qui offrent une aide matérielle via les Comores et le Malawi.
Toutes ces difficultés avaient amené le président Samora Machel à signer en mars
1984, à Nkomati, un pacte de non-agression et de bon voisinage avec l'Afrique du
Sud.
En fait, l'accord a été un marché de dupes pour le Mozambique.
Si celui-ci
a respecté ses promesses en expulsant les militants du Congrès national africain
(ANC), la RNM n'a pas cessé ses activités en prenant l'Afrique du Sud comme zone
de repli.
Les meurtres de missionnaires et de paysans, les enlèvements, les
sabotages et les attentats se sont succédé tout au long de l'année.
Le président sud-africain, Pieter Botha, qui avait déclaré, en janvier 1985,
qu'il n'accepterait jamais que son pays soit utilisé par les rebelles, a annoncé
en mars que la police avait démantelé un "gang de criminels, banquiers, hommes
d'affaires d'Amérique latine, d'Europe et d'Afrique voulant faire du Mozambique
leur domaine réservé".
Mais, après la publication du journal d'un officier
rebelle, M.
Botha a dû reconnaître que l'Afrique du Sud avait violé le
territoire mozambicain, que l'armée avait aidé à la construction d'une piste
d'atterrissage pour la RNM et avait convoyé et approvisionné, à plusieurs
reprises, les chefs de l'insurrection.
Le quartier général de la RNM, Casa
Banana, situé dans les montagnes de Goron Goza, pris par l'armée en août 1985, a
été repris par les rebelles en février 1986.
Le Zimbabwé et la Tanzanie ont envoyé, dans le cadre de la coopération
régionale, plusieurs milliers d'hommes pour aider Maputo à protéger les voies
ferroviaires et son oléoduc..
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