Mort à Venise, la [Thomas Mann] - Fiche de lecture.
Publié le 18/05/2020
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1 PRÉSENTATION
Mort à Venise, la [Thomas Mann] , nouvelle de Thomas Mann, publiée en 1912 sous le titre Der Tod in Venedig. Variation sur l’art, la beauté et la mort, cette nouvelle est la plus célèbre de l’auteur.
2 LA TRAGÉDIE D’UN ARTISTE BOURGEOIS
Dans un hôtel de Venise où il venait réparer ses forces, le prestigieux écrivain Gustav Aschenbach est saisi de stupeur devant l’extraordinaire beauté d’un jeune garçon, Tadzio ; incapable de partir, abîmé dans une adoration muette et désespérée de
l’éphèbe, il ne tarde pas à succomber à l’épidémie de choléra qui sévit dans la ville.
Dans cette nouvelle construite comme une tragédie, émaillée de références mythologiques, le voyage à Venise est une descente aux Enfers.
L’histoire de la passion destructrice d’un homme mûr pour un enfant est aussi celle de l’inexorable
déliquescence d’un artiste bourgeois.
3 L’APOLLINIEN ET LE DIONYSIAQUE
Aschenbach a édifié son œuvre et sa vie sur l’idéal classique de la rigueur formelle et morale ; plaçant son art sous la tutelle d’Apollon, il s’est employé, avec une discipline prussienne, à en bannir toute composante anarchique et toute complaisance
pour le mal.
Or, le maître des lieux est ici Dionysos, le « dieu étranger », incarnation, depuis Nietzsche (la Naissance de la Tragédie), des principes d’ivresse et d’indistinction.
L’envoûtement sensuel et morbide d’une ville-piège (Venise est à la fois
l’Hadès antique et la pointe avancée des séductions dissolvantes du Sud et de l’Orient, où l’identité européenne fait naufrage), la fascination esthétique et érotique devant la beauté d’une idole de chair (Tadzio) discrètement complice de la passion
qu’elle inspire, consacrent le triomphe de l’élément dionysiaque sur l’élément apollinien : assiégé par des rêves orgiaques, oublieux de toute dignité bourgeoise, Aschenbach découvre que sa posture morale était une imposture.
4 LA BEAUTÉ, LE SEXE ET LA MORT
Tandis que, dans Tonio Kröger, c’est la passion de la connaissance qui interdisait à l’artiste de vivre, dans la Mort à Venise, c’est le culte de la beauté idéale qui précipite sa décadence : l’élément sensuel refoulé fait retour au contact du « scandale »
de la beauté naturelle.
Loin d’élever l’âme de l’amant du sensible vers l’intelligible, à l'image de l’amour « platonique » de Socrate pour Alcibiade dans le Banquet, souvent cité, la rencontre de Tadzio renvoie l’artiste à ses démons intérieurs, à son
irréductible « sympathie pour la mort », dont l’épidémie de choléra devient la métaphore.
Le conflit de l’art et de la vie garde toute son insoluble acuité.
La Mort à Venise a été porté à l’écran par Luchino Visconti (voir Mort à Venise) et adapté pour l’opéra par Benjamin Britten en 1973.
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