Mors et fugacem persequitur virum

« Mon et f 11gacem perseq11it11r vir11111 La mort rejoint aussi le lâche dans sa fuite Ce vers d'Horace (Corin .• 3, 2, 14) fait suite au ve1s non moins fameux Du/ce et decorum est pro patria mori.

> (cf.

n.

835).

En réalité, Horace reproduit point par point un vers grec de Simonide (fr.

524 Page: o 6' aù 8avaTos KLXE Kal Tov q,uy6µaxov).

Il s'agit d'une exhortation au courage: sur le champ de bataille, c'est le couard qui risque quelque chose et non le soldat valeu­ reux.

Le même thème revient sous la plume des historiens, de Salluste (Bellum Jugurthinum, 87, 2) à Tite-Live (8, 24, 4; 22, S, 2) tandis que la fo111iule de Quinte-Curce, Effugit mortem quisquis contempserit, timidis­ simum quemque consequitur, e tous les lâches>> (4, 14, 25) devint proverbiale et sera répertoriée en tant que telle (y compris dans le recueil de Walther [6997b]).

Le vers d'Horace est cité par Montaigne (Essais, 1, 19) et dans le Tom Jones de H.

Fielding (12, 3).

Dans nos cultures modernes, le topos conserve par­ fois le sens antique (c'est le cas du proverbe allemand Dem Tod entflieht.

wer ihn verschmaht, doch den Verzagten ho/te er ein ), mais plus souvent il met l'accent sur l'inéluctabilité de la mort.

Rappelons à ce sujet la nou­ velle orientale (célèbre car reprise dans une chanson à succès de Roberto Vecchioni en 1977) du soldat qui rencontta la Mort durant une fëte à Bagdad; pris de panique, il s'enfuit à Samarc.ande où il retrouva à nou­ veau la Mort, qui lui raconta son étonnement de le voir à Bagdad alors qu'elle se rendait à Samarcande pour le rencontrer!. »