Moritz Schlick1882-1936Fondateur du positivisme logique du Cercle de Vienne, Schlick, qui est né à Berlin, vient à laphilosophie de la physique, et prépare sa thèse sous la direction de Max Planck (1904).
Publié le 22/05/2020
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Moritz Schlick
1882-1936
Fondateur du positivisme logique du Cercle de Vienne, Schlick, qui est né à Berlin, vient à la
philosophie de la physique, et prépare sa thèse sous la direction de Max Planck (1904).
Après douze ans d'enseignement à Rostock et à Kiel, Schlick est appelé en 1922 à la chaire
de “ philosophie des sciences inductives ” à Vienne.
C'est là que, quatorze ans plus tard,
un étudiant déséquilibré l'assassine.
La pensée et le style de Schlick sont clairs et directs
— fait bien rare chez un philosophe allemand — qu'il écrive en allemand, en anglais ou en
français.
Il est presque seul, parmi les empiristes radicaux de Vienne, à s'occuper
d'esthétique et de morale.
Dans Questions d'éthique (1930), il s'oppose à toute théorie des
valeurs absolues et aux moralistes du devoir, souligne l'importance des analyses
psychologiques et sociologiques et propose une morale hédoniste de la bonté.
Mais c'est en
philosophie des sciences ( Espace et temps dans la physique actuelle (1917), Philosophie de la
nature (1925), etc.) et, surtout, en épistémologie que Schlick a marqué.
Sa Théorie générale de
la connaissance (1918, 2e éd.
1925) représente une synthèse de la tradition
empiriste-positiviste des Hume, Mach, Poincaré, avec les découvertes
logico-mathématiques des Frege, Russell.
Il réfute d'une manière décisive l'apriorisme de
Kant.
Il introduit une distinction fondamentale entre “ l'éprouvé ” (ce qui est
immédiatement vécu), qui est strictement inexprimable, et la connaissance (descriptive),
qui seule peut se formuler en langage (au sens le plus large) ainsi il résout le dualisme
métaphysique : pour connaître l'univers, nous n'avons idéalement besoin que d'un seul
système conceptuel, non métaphysique, mais pratiquement il nous en faut plusieurs.
Dans
le Recueil d'articles 1926-1936, nous voyons Schlick approfondir encore son positivisme et
son objection logique contre toute métaphysique.
Le métaphysicien est victime d'un
malentendu : les questions philosophiques, insolubles par une référence à l'expérience
observatrice, sont à tort prises pour des questions de fait : ces faits-là seraient d'un autre
ordre, au-delà de toute expérience.
Effectivement, il ne s'agit que de deux attitudes (liées et
dépendantes) dans le processus de la connaissance : “ le philosophe cherche à éclairer le
sens de nos énoncés, le savant cherche à décider de leur vérité.
” Le scepticisme est
logiquement tout aussi peu défendable puisqu'il prétend douter alors qu'il ne peut même
pas questionner.
Le sens d'une question ne peut, en effet, être indiqué qu'en décrivant la
méthode à employer pour y répondre.
Si l'on ne décrit pas cette méthode, la question est
dénuée de tout sens.
Nulle question qui n'admette, en principe, de réponse..
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