Morgan (Lewis)

« 1 / 2 148 Morgan (Lewis) 1 Lewis Henry Morgan (1818-1881), juriste de Rochester ('État de New York) passionné par l'étude des sociétés indiennes, est l'auteur d'>Une découverte dont toute l'anthropologie est peut-être sortie : celle de la régle­ mentation de la sexualité et du mariage.

L'analyse des termes de parenté dans les sociétés primitives lui · révèle que la fami'lle est organisée comme un système.

Les nomenclatures font apparaitre un décalage avec l'organisation sociale effective : il y a donc eu évolution, et Morgan étudie les langues Indigènes comme les sédiments de systèmes socio-culturels antérieurs.

Dépas­ sant le simple plan juridique, Morgan met en relation les changements sociaux et les mutations économiques.

2 Morgan formule avec force l'un des postulats de l'école évolutionniste : l'unité psychique de l'humanité.

A l'époque où le chemin de fer de l'Union Pacifie relie les deux côtes américaines, alors que les dernières révoltes Indiennes sont écrasées et que commence un gigantesque processus d'assimilation, Morgan proclame que les Iroquois ou les .Apaches ne sont pas moins civilisés que l'étaient les Grecs ou les Romains.

Dans le cirque ambulant de Buffalo Bill, c'est en quelque sorte son •propre passé que l'Amérique exhibe et ridiculise.

3 Au contraire de Tylor ou de Frazer, Morgan accorde peu d'Intérêt aux croyances surnaturelles, à la mytholo­ gie primitive.

Si ses renseignements sur la civHisation aztèque ou la famille hawaiienne semblent fragmentaires et incertains, ses prapres enquêtes auprès de 70 tribus iroquoises restent un modèle de scrupule.

Pour établir les règles d'alliance étudiées dans " Systems of Consan­ guinity and Affinity in the Human FamUy " (1871), Morgan observe et Interroge directement les Indiens, allant jus­ qu'à dénombrer les amputations des doigts dont le sacri­ fice rituel aux ancêtres permet de déterminer les parentés. 2 / 2. »