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MORAVAGINE de Blaise Cendrars (résumé)

Publié le 18/05/2020

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« MORA VAGINE BLAISE CENDRARS.

Roman, 1926, 1948.

Le narrateur, un jeune médecin psy­ chiatre, rencontre à Waldensee, dans une des cliniques les plus huppées d'Europe, un personnage mystérieux, Moravagine.

Ce personnage solitaire est le dernier descendant d'une famille royale déchue; à l'âge de dix-huit ans il a tué son épouse à laquelle il avait été marié enfant, parce qu'elle était venue lui annoncer qu'elle allait le quitter.

Depuis, Moravagine est interné à Wal­ densee.

Il narre sa vie au jeune méde­ cin qui, fasciné par ce • grand fauve • et par les forces inconscientes qu'il porte en lui, décide de le faire évader.

Libéré, Moravagine laisse exploser toutes les forces de destruction qui sont en lui.

Ce génie du Mal commet alors plusieurs crimes et répand le terrorisme en Rus­ sie.

Mais c'est ·le monde entier• qu'il voudrait •faire sauter•.

Bombardier en 1914, il pourra encore assouvir sa soif d'anéantissement avant de terminer sa vie dans un état de demi-hallucination - convaincu de vivre sur la planète Mars -, morphi nomane, possédé par le besoin irrépressible et compulsif d'écrire.

• Moravagine constitue, avec L'Or*, l'un des romans les plus célèbres de Cen­ drars (1887-1945).

On y retrouve la même fascination pour la figure solitaire et farouche de l'aventurier, telle qu'elle apparaissait, il est vrai, de façon moins inquiétante, sous les traits du général Suter.

Pour Moravagine, dont Cendrars avoue qu'il constitue l'un de ses doubles, la haine est inséparable du désir, et la so uffran ce de l'absence et de l'absolue différence que représente l'Autre.

L'Autre, c'est, dans le roman, la figure du juif, incarné par le docteur Stein, mais surtout la femme, les femmes.

• Mort-à­ vagine• comme le suggère J.-P.

Winter: ce héros qui assassine les petites filles, les éventre et se cache derrière le cadavre d'une femme dont le fœtus pend entre les jambes, tue ce qui, par sa dif­ férence, est haïssable.

L'Autre, c'est le regard accusateur et/ou désirable: regards des ancêtres dont Moravagine crèvera les yeux sur les portraits accro­ chés dans la galerie, regard de Rita, l'épouse absente.

C'est ce regard, fasci­ nant et obsédant, qui transforme le monde même de Moravagine, le livre à la folie et l'enferme, définitivement, dans un univers hallucinatoire.

• Moravagine constitue certainement un palpitant roman d'aventures, mais sa véritable valeur réside plus probable­ ment dans la poésie à la fois cruelle et sauvage qu'il suscite, proprement sur­ réaliste.

ÉomON• Cendrars, Moravagine, Grasset, •Les Cahiers rouges•, 1983.

ÉruoES• Jean Carlo, Le Texte et son lecteur.

L'Aire.

Lausanne.

1983.

Papa Guèye N'Diaye, •Structures et signifi cation dans quelques romans de Blaise Cendrars •.

Annales de la faculté des Lettres.

Jean-Pierre Winter, • Mora vagine, l'anti-Œdipe •.

dans Blaise Cendrars, sous la dir.

de Jean-Marc Debenedetti.

Henri Veyrier, 1985.. »

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