Montrer qu'en dépit de leur apparente diversité tous les grands ouvrages de Rousseau se rapportent à une thèse unique : « Tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme. » ?
Publié le 09/12/2021
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Montrer qu'en dépit de leur apparente diversité tous les grands ouvrages de Rousseau se rapportent à une thèse unique : « Tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme. » L'idée à suivre dans la composition étant unique, on n'aura qu'un seul développement. Par « grands ouvrages », il faut entendre le Discours à l'Académie de Dijon, le Discours sur l'inégalité, la Lettre sur les spectacles, la Nouvelle Héloïse, l'Emile, le Contrat Social, les Confessions. Introduction : On montrera la diversité apparente des grands ouvrages de Rousseau (des discours, un roman, un livre de à pédagogie, etc.), pour en faire mieux ressortir ensuite l'unité de pensée. Une seule et même thèse est développée dans ces divers ouvrages, c'est que « tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme», autrement dit : l'homme est naturellement bon et heureux ; s'il est devenu méchant et misérable, la faute en est à la société. En effet, I. Du discours à l'Académie de Dijon, il ressort que la nature avait couvert ses secrets d'une voile impénétrable et que les ignorer était bon et salutaire ; mais que, toutes les fois que les hommes ont voulu s'instruire et se cultiver par les sciences, les lettres et les arts, ils sont tombés dans un corruption funeste, Du Discours sur l'inégalité, il ressort qu'à l'état de nature les hommes étaient tous libres, bons et heureux, mais que la ^ Société a fait d'eux des esclaves en proie à quelques oppresseurs et qu'elle les a par là rendus méchants et misérables. II. De la Lettre sur les spectacles, il ressort que, si le théâtre est éminemment corrupteur, c'est qu'il est un plaisir éminemment social et que, portant sur la scène des images de la vie sociale, il flatte les passions de la société sans en corriger les vices.
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Montrer qu'en dépit de leur apparente diversité tous les grands ouvrages de Rousseau se rapportent à une thèseunique : « Tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme.
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L'idée à suivre dans la composition étant unique, on n'aura qu'un seul développement.
Par « grands ouvrages », ilfaut entendre le Discours à l'Académie de Dijon, le Discours sur l'inégalité, la Lettre sur les spectacles, la NouvelleHéloïse, l'Emile, le Contrat Social, les Confessions.
Introduction : On montrera la diversité apparente des grands ouvrages de Rousseau (des discours, un roman, un livre de à pédagogie, etc.), pour en faire mieux ressortir ensuite l'unité de pensée.
Une seule et même thèse estdéveloppée dans ces divers ouvrages, c'est que « tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, toutdégénère entre les mains de l'homme», autrement dit : l'homme est naturellement bon et heureux ; s'il est devenuméchant et misérable, la faute en est à la société.
En effet,
I.
Du discours à l'Académie de Dijon, il ressort que la nature avait couvert ses secrets d'une voile impénétrable etque les ignorer était bon et salutaire ; mais que, toutes les fois que les hommes ont voulu s'instruire et se cultiverpar les sciences, les lettres et les arts, ils sont tombés dans un corruption funeste, Du Discours sur l'inégalité, ilressort qu'à l'état de nature les hommes étaient tous libres, bons et heureux, mais que la ^ Société a fait d'eux desesclaves en proie à quelques oppresseurs et qu'elle les a par là rendus méchants et misérables.
II.
De la Lettre sur les spectacles, il ressort que, si le théâtre est éminemment corrupteur, c'est qu'il est un plaisiréminemment social et que, portant sur la scène des images de la vie sociale, il flatte les passions de la société sansen corriger les vices.De la Nouvelle Héloïse, il ressort que Julie et Saint-Preux sont victimes de la société qui les a séparés et qui auraitfait deux des coupables, s'ils eussent vécu dans l'atmosphère empoisonnée des villes ; mais que, grâce à la natureau milieu de laquelle ils se trouvent, grâce à Dieu dont on sent la présence dans cette nature, ils parviennent àvivre vertueusement tout en continuant à s'aimer.
III.
1.
De l'Emile, il ressort que la véritable éducation à donner à l'enfant consiste à le soustraire le plus longtempspossible à la société et à s'inspirer des enseignements de la nature pour l'élever au triple point de vue physique,intellectuel et moral.2.
Du Contrat Social, il ressort, par un paradoxe un peu surprenant, que, pour retrouver la liberté primitive qu'ilsdevaient à là nature et retrouver avec elle le bonheur, les hommes doivent faire l'abandon total de cette libertémême entre les mains de la collectivité qui les affranchira de l'oppression des forces sociales auxquelles ils sontactuellement asservis.3.
Des Confessions, il ressort enfin que Rousseau, homme selon la nature, a, malgré ses fautes, fait revivre la bontéet la vertu au sein d'une société corrompue et que, par là, il vaut mieux qu'elle.
Conclusion : Une unité de pensée si forte et si soutenue n'est pas seulement le fruit de spéculations théoriques. C'est dans le cœur aussi qu'elle s'est peu à peu formée par la longue suite d'humiliations mal digérées, de colèresrentrées et de sourdes révoltes que connut ce prolétaire inapte à vivre dans le monde.
De là l'âpreté d'accent aveclaquelle la thèse est partout défendue : l'homme qui la défend s'y sent engagé tout entier..
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