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Montesquieu - Lettres persanes: Le Roi de France... (commentaire)

Publié le 07/09/2020

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Introduction - Présentation du texte - Annonce du plan I - Le détour 1 - Un procédé classique Exploitant une veine à la mode (les Français sont, depuis la fin du XVIIe siècle, friands d'histoires orientales), Montesquieu publie en 1721 les Lettres Persanes, recueil de lettres prétendument échangées entre Usbek et Rica, venus découvrir l'Europe, et leurs correspondants d'Ispahan ou de Smyme. Dans la lettre XXIV dont cette page est tirée, Rica adresse à son lointain ami Ibben les réflexions que lui inspire son premier contact avec la monarchie française telle qu'elle lui apparaît à la fin du règne de Louis XIV. Cette relation ayant pour but essentiel de permettre l'expression d'une satire visant le gouvernement de la France et la religion catholique, il sera intéressant d'apprécier les coups qui sont ici portés ; mais il importe auparavant de s'attarder sur le détour choisi par Montesquieu et sur l'observateur qu'il a campé pour donner à la satire une pleine efficacité.

« Le Roi de France ...

Ne crois pas que je puisse, quant à présent, te parler à fond des mœurs et df!S coutumes européennes ; je n'en ai moi-même qu'une légère idée, et je n'ai eu à peine que le temps de m'étonner.

Le Roi de France est le plus puissant prince de l'Europe.

Il n'a 5 point de mines d'or comme le roi d'Espagne, son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines.

On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre, et, par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trou- 10 vaient payées, ses places munies et ses flottes équipées.

D'ailleurs ce roi est un grand magicien: il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets; il les fait penser comme il veut.

S'il n'a qu'un million d'écus dans son trésor, et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et ils le croient.

S'il 15 a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus.

Il va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits.

20 Ce que je te dis de ce prince ne doit pas t'étonner: il y a un autre magicien, plus fort que lui, qui n'est pas moins maître de son esprit qu'il l'est lui-même de celui des autres.

Ce magicien s'appelle le Pape.

Tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu'un, que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boit n'est pas du 25 vin, et mille autres choses de cette espèce.. »

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