Monod (Jacques)
Publié le 15/05/2020
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«
1 / 2 17 avri11968 Série 0-25 Fiche N• 2350
Monod (Jacques)
1.
Prix Nobel de médecine, avec François Jacob et André Lwoff (1965), Jacques
Monod s'est affirmé comme un théoricien, non seulement en matière scientifique,
mais aussi sur le terrain de l'épistémologie et de l'éthique, à partir de son expérience
de biologiste.
2.
Né le 9 février 1910 à Paris, fils du peintre Lucien Monod, Jacques Monod fait
ses études au Lycée de Cannes, puis à la Faculté des sciences de Paris.
Dès 1931, il est assistant en géologie.
Boursier de la Fondation Rockefeller en 1936, il sera
chef de laboratoire, puis chef du service de biochimie de l'Institut Pasteur en 1953.
En 1954, il est professeur à la Faculté des sciences de Paris.
Il poursuit ses recherches
sur la biologie cellulaire à l'Institut Pasteur.
C'est à ce titre qu'il reçoit le Prix Nobel en 1965, après avoir obtenu, en 1964, le Prix Charles-Leopold Meyer.
3.
Jacques Monod est nommé en 1967 professeur au Collège de France.
Sa "Leçon inaugurale "• où il résume les conclusions auxquelles il est parvenu, a un retentis
sement considérable.
Avec une rare netteté, il y prend position sur une série de
problèmes qui concernent directement l'homme d'aujourd'hui
et sa civilisation.
Après
avoir publié la plus grande partie de cette « Leçon inaugurale ..
, le journal « Le
Monde , a reproduit sur une page entière des lettres de lecteurs émus par les affirmations du biologiste.
La revue des jésuites « Etudes " a publié une « Réponse à Jacques Monod ...
4.
La pensée de Jacques Monod heurte de front toute interprétation religieuse ou
métaphysique de l'origine de la vie et de l'homme.
Sur la base des connaissances nouvel•lement acquises des mutations de l'ADN, le biologiste en arrive à la conclusion
que la seule source possible d'évolution est dans les accidents fortuits de l'ADN.
Cette fortuité se retrouve, à un degré supérieur, en ce qui concerne l'apparition de
la vie sur la terre.
Aux yeux du biologiste, elle était un phénomène d'une probabilité
infinitésimale.
Il en résulte que l'évolution qui conduit à l'homme et au cerveau
humain ne relève d'aucune explication finaliste et exclut aussi bien les raisonnements
du Père Teilhard de Chardin que ceux d'Engels dans "La Dialectique de la Nature"· 5.
Ce néo-darwinisme biochimique conduit Jacques Monod à considérer l'homme
comme un accident dans l'Univers.
Sur quoi donc pourraient reposer les valeurs
par lesquelles il donne un sens à son existence? Une seu·le réponse paraît possible: sur la connaissance objective.
La valeur suprême de l'homme, estime Jacques
Monod, est prouvée par le fait qu'il a réussi « cette incroyable ascèse ..
d'arriver à se démontrer à lui-même qu'il n'a aucune importance.
6.
Cette éthique de la connaissance n'est cependant accessible qu'à une élite dans
nos sociétés de consommation.
Le plus grave des problèmes, selon Jacques Monod,
est celui de l'aliénation de l'homme moderne devant la science.
Elle est cause
d'humi'liation et de retour aux mythologies.
Une réforme fondamentale de l'enseigne
ment pourrait y remédier pour les générations futures.
7.
Jacques Monod a pris à plusieurs reprises des positions politiques avancées.
Il fut inscrit au Parti communiste.
Au début de 1968, il a refusé un doctorat honoris causa de l'Université de Madrid en signe de solidarité avec les étudiants espagnols
antifranquistes.
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