Moines et laïcsJusqu'à l'invasion chinoise de 1950, le Tibet a sans doute constitué unmonde à part sur une planète où les soubresauts sociaux engendraientde profondes mutations.
Publié le 23/05/2020
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Moines et laïcs
Jusqu’à l’invasion chinoise de 1950, le Tibet a sans doute constitué un
monde à part sur une planète où les soubresauts sociaux engendraient
de profondes mutations.
Société encore féodale mâtinée de théocratie à
l’écart et au-dessus des autres, le Haut Pays avait gardé des structures
d’un autre temps.
Pourtant, les rares témoins oculaires qui s’y sont
rendus s’accordent tous à porter témoignage d’une société rude sans
être dénuée de raffinement, et surtout harmonieuse, avec une
population frugale, mais souriante et heureuse de vivre.
En tous cas, moines et laïcs vivaient en symbiose.
Les premiers
dépendaient des seconds pour la nourriture et le gîte, ces derniers
cultivant les terres et s’occupant des récoltes, les premiers devant en
quelque sorte assurer le bien-être spirituel de tous.
La tradition voulait
qu’un enfant par famille devienne moine, et c’était un honneur.
Le
noviciat commençait d’ordinaire à environ huit ans, les v œ ux
monastiques n’étaient possibles qu’à partir de vingt ans.
L’ensemble
de la population laïque respectait généralement cinq préceptes de base
communs à tous les bouddhistes (ne pas tuer ; ne pas voler ; éviter
l’inconduite verbale et sexuelle, ainsi que l’usage de produits
intoxiquants).
Les obligations des novices sont déjà plus
contraignantes : s’abstenir de détruire toute créature vivante ; de
prendre ce qui n’est pas donné ; de conduite érotique ; de liqueurs et
de drogues qui mènent à l’insouciance ; de manger à des heures
indues ; de danser, chanter, aller au spectacle ; de porter des
guirlandes ; de se parer de parfums ; de se coucher haut ou dans le
luxe ; d’accepter de l’argent.
Les laïcs ont aussi la possibilité de
prendre de temps à autre une ordination dite journalière des huit
préceptes du Mahâyâna, soit les v œ ux de base des novices, à condition
toutefois de les répéter à chaque fois qu’ils entendent les mettre en
pratique.
Les moines tibétains, comme tous les bhikshus de toutes les écoles
bouddhistes sont tenus de pratiquer la discipline monastique codifiée
dans le Vinaya élaboré du temps du Bouddha.
Les règles en sont
strictes et contraignantes, même si elles se sont relâchées parfois : il
s’est toujours trouvé un maître respecté pour prêcher par l’exemple et
en rétablir la rigueur.
Si la cérémonie d’ordination, qui marque l’entrée
dans le sangha, est apparemment simple, elle est synonyme
d’engagement profond et donne lieu à des réjouissances..
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