Mohamed V

« 1 / 2 222 Mohamed V 1 Depuis son discours historique de Tanger (10 avril 1947), le sultan du Maroc Moluunecl Ben Youssef semble décidé à prendre la tête du mouvement en faveur de l'ln­ dépendance.

Il s'attire dès lors l'hostiDté des colons français, soutenus par l'administration et les notables 8 guidés par le pacha de Marrakech, Tbami Al-Glaoui.

Une première épreuve de force éclate au début de 1951, mais le sultan cède devant les menaces conjuguées de la Résidence et des caïds (gouverneurs).

2 La crise rebondit à partir de décembre 1852, quand éclatent les sanglantes émeutes de casablanca, qui font plus de cinquante victimes.

Dès le printemps de 1953.

le mouvement hostile au palais est· relancé par les chefs des confréries musulmanes· et le Glaoui.

Une péti­ tion de 287 signatures demandant la destitution de Mohamed Ben Youssef est officiellement remise au rési­ dent général, le général Guillaume, le 21 mai 1953.

Quel­ ques mois plus tard, 318 pachas et caïds sur 348 rallient cette ..

dissidence organisée '· De plus en plus, le Glaoui passe au premier rang de la scène politique marocaine ; il multiplie voyages à l'extérieur et tournées à l'intérieur.

Lorsque la diplomatie française décide d'intervenir, il est trop tard.

Le mouvement a pris une telle ampleur qu'il devient inutile de chercher à le renverser.

A Marrakech, notables et oulémas proclament Mohamed Ben Arafa.

cousin du sultan, nouvel Imam.

3 Mis devant le fait accompli, le gouvernement fran- çais oblige Mohamed Ben Youssef à quiHer le Maroc ( pour la Corse, le 21 aoQt 1953.

Le lendemain, on intro- nise Ben Arafa Cinq mois plus tard, le sultan déchu et sa famille sont transférés à Madagascar.

Cependant.

la destitution, par laquelle on pensait résoudre les dif- ficultés marocaines, s'avère vite inopérante.

Le nouveau souverain apparait aux yeux de ses sujets comme un cc sultan fantoche •· tandis que la popularité de Ben 2 / 2. »