modernisme.
Publié le 08/12/2021
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modernisme. n.m. LITTÉRATURE : courant littéraire latino-américain et espagnol. Pour la
première fois dans l'histoire des lettres, c'est l'Amérique latine qui donna le ton : Rubén Darío
(Nicaragua), Díaz Mirón et Gutiérrez Nájera (Mexique), Asunción Silva (Colombie), Julián del
Casal (Cuba), tout en réagissant contre un postromantisme déclinant, imposèrent entre
1886 et 1920 une rénovation des formes et des thèmes poétiques à l'ensemble du monde
hispanophone. S'inspirant de la littérature française (Parnasse, symbolisme), le modernismo
prôna la légèreté et la musicalité du vers, la recherche lexicale, un luxe d'images sensuelles et
inventives. Avec Azul (1888), Rubén Darío chercha aussi dans la tradition médiévale
espagnole matière à innerver cette nouvelle poésie. Au moment où la bourgeoisie latinoaméricaine, profitant d'une relative stabilité politique et sociale, gagnait en pouvoir, le
modernisme apparut comme un rejet de toute implication sociale, participant surtout d'un
esthétisme élitaire, fier de lui-même et de sa culture propre.
Un mouvement cosmopolite.
En Espagne, la « Génération de 98 » (Unamuno, Azorín, Machado) en subit l'influence.
Mais, à la même date, sous l'impulsion lointaine de José Martí et celle, plus immédiate,
d'Enrique Rodó, le modernisme en vint à refuser cet esthétisme au profit d'une implication
dans les mouvements politiques et sociaux. À partir de 1910, le mouvement perdit peu à
peu de son importance. Le modernisme connut aussi une version plus tardive au Portugal
et au Brésil. Ce fut, cette fois, contre le symbolisme que s'insurgèrent des écrivains
portugais comme Mário de Sá Carneiro, puis Fernando Pessoa dès 1915, tandis qu'au
Brésil, en 1922, les manifestes de Mário de Andrade (Préface très intéressante) et Oswald
de Andrade (Manifeste anthropophagique, 1928) entraînèrent le modernisme dans un rejet
de l'Europe (même si, formellement, les emprunts furent nombreux), vers une affirmation
des réalités culturelles brésiliennes. Il s'ensuivit un intérêt nouveau pour le régionalisme et
l'indianité. Après la Seconde Guerre mondiale, le radicalisme de ces positions ne fut plus
revendiqué par les écrivains, et le courant moderniste s'assagit, quand il ne s'effrita pas.
On donne aussi le nom de modernisme à une tendance de certains écrivains du
siècle à vouloir renouveler l'interprétation des doctrines chrétiennes traditionnelles à la
lumière des découvertes de l'exégèse moderne. Cette tendance fut condamnée par Pie X
en 1907 (encyclique Pascendi).
XXe
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Azorín (José Martínez Ruiz, dit)
Brésil - Arts - Littérature
Darío (Félix Rubén García Sarmiento, dit Rubén)
Jiménez Juan Ramón
Loisy Alfred
Machado Antonio
Mexique - Arts - Littérature
Nicaragua
Pessoa Fernando
Portugal - Arts
Portugal - Arts - Littérature
Unamuno y Jugo (Miguel de)
modernisme. n.m. LITTÉRATURE : courant littéraire latino-américain et espagnol. Pour la
première fois dans l'histoire des lettres, c'est l'Amérique latine qui donna le ton : Rubén Darío
(Nicaragua), Díaz Mirón et Gutiérrez Nájera (Mexique), Asunción Silva (Colombie), Julián del
Casal (Cuba), tout en réagissant contre un postromantisme déclinant, imposèrent entre
1886 et 1920 une rénovation des formes et des thèmes poétiques à l'ensemble du monde
hispanophone. S'inspirant de la littérature française (Parnasse, symbolisme), le modernismo
prôna la légèreté et la musicalité du vers, la recherche lexicale, un luxe d'images sensuelles et
inventives. Avec Azul (1888), Rubén Darío chercha aussi dans la tradition médiévale
espagnole matière à innerver cette nouvelle poésie. Au moment où la bourgeoisie latinoaméricaine, profitant d'une relative stabilité politique et sociale, gagnait en pouvoir, le
modernisme apparut comme un rejet de toute implication sociale, participant surtout d'un
esthétisme élitaire, fier de lui-même et de sa culture propre.
Un mouvement cosmopolite.
En Espagne, la « Génération de 98 » (Unamuno, Azorín, Machado) en subit l'influence.
Mais, à la même date, sous l'impulsion lointaine de José Martí et celle, plus immédiate,
d'Enrique Rodó, le modernisme en vint à refuser cet esthétisme au profit d'une implication
dans les mouvements politiques et sociaux. À partir de 1910, le mouvement perdit peu à
peu de son importance. Le modernisme connut aussi une version plus tardive au Portugal
et au Brésil. Ce fut, cette fois, contre le symbolisme que s'insurgèrent des écrivains
portugais comme Mário de Sá Carneiro, puis Fernando Pessoa dès 1915, tandis qu'au
Brésil, en 1922, les manifestes de Mário de Andrade (Préface très intéressante) et Oswald
de Andrade (Manifeste anthropophagique, 1928) entraînèrent le modernisme dans un rejet
de l'Europe (même si, formellement, les emprunts furent nombreux), vers une affirmation
des réalités culturelles brésiliennes. Il s'ensuivit un intérêt nouveau pour le régionalisme et
l'indianité. Après la Seconde Guerre mondiale, le radicalisme de ces positions ne fut plus
revendiqué par les écrivains, et le courant moderniste s'assagit, quand il ne s'effrita pas.
On donne aussi le nom de modernisme à une tendance de certains écrivains du
siècle à vouloir renouveler l'interprétation des doctrines chrétiennes traditionnelles à la
lumière des découvertes de l'exégèse moderne. Cette tendance fut condamnée par Pie X
en 1907 (encyclique Pascendi).
XXe
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Darío (Félix Rubén García Sarmiento, dit Rubén)
Jiménez Juan Ramón
Loisy Alfred
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