mise en scène.

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mise en scène.
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PRÉSENTATION

mise en scène, l'une des principales composantes de l'art dramatique, qui inclut l'élaboration et l'agencement des éléments de la représentation théâtrale.
Le jeu d'acteur, les costumes, l'espace, l'éclairage, le son et l'ensemble des effets scéniques sont réglés par le metteur en scène, qui cherche à déployer le sens de l'oeuvre écrite selon la conception qu'il en a.

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DU RÉGISSEUR À L'INTERPRÈTE DU TEXTE

Jusqu'au

XIXe

siècle, la mise en scène est assimilée à une technique rudimentaire de mise en place des comédiens et d'organisation des éléments du spectacle, qui peut être assurée par le directeur de la troupe, par un acteur ou par l'auteur. Le

metteur en scène ne suit pas un projet artistique, et son rôle est davantage celui d'un régisseur : il utilise quelques décors peints sur toile et définit la place et les mouvements des comédiens en fonction de leurs statuts respectifs dans la hiérarchie
professionnelle, sans chercher à valoriser une écriture scénique destinée à enrichir l'écriture dramatique. Afin de rentabiliser le spectacle, le directeur de théâtre peut même décider d'installer des spectateurs sur scène et d'utiliser le même décor pour
plusieurs pièces.
Le théoricien suisse Adolphe Appia, qui utilise pour la première fois le terme « mise en scène «, en 1895, à propos des spectacles de Richard Wagner, contribue à conférer de l'autonomie à l'art de la mise en scène, de même que le Britannique Edward
Gordon Craig, qui privilégie la création scénique àla mise en valeur du texte littéraire.
En France, on fête en 1828, au théâtre de l'Ambigu-Comique, la naissance d'une dixième muse, celle de la mise en scène : Sénéis. Dans les années 1820, l'auteur dramatique René-Charles Guilbert de Pixerécourt, surnommé « le Corneille des
boulevards «, tourne déjà le dos à la déclamation dans ses mélodrames, cherchant à aborder des questions morales dans ce nouveau genre.
En 1887, André Antoine et son Théâtre-Libre sont à l'origine de la mise en scène moderne, rendue possible par les bouleversements techniques de la mécanisation et de l'éclairage. Représentant du théâtre naturaliste dans sa volonté de rapprocher la
scène du réel, André Antoine est considéré comme le premier metteur en scène contemporain, qui s'oppose aux symbolistes comme Aurélien Lugné-Poe et Stéphane Mallarmé, pour lesquels la mise en scène est une action poétique.
Konstantin Stanislavski, fondateur du Théâtre d'art de Moscou en 1898, élabore sa théorie de la mise en scène, centrée sur la révélation du sens caché du texte et sur la formation des acteurs.
Afin de créer un théâtre populaire à vocation politique, quittant parfois l'enceinte de la salle des spectacles, l'écrivain Maurice Pottecher (1867-1960) fonde, en 1895, le théâtre du Peuple à Bussang (Vosges) : à sa fondation, le théâtre est édifié dans
une prairie, le fond de la scène étant constitué par un flanc de montagne ; Firmin Gémier, quant à lui, lance en 1910 le Théâtre national ambulant, tandis qu'Erwin Piscator anime dans les banlieues ouvrières allemandes un Théâtre prolétarien
(Proletarisches Theater) qui offre, à partir des années 1920-1930, des spectacles d'agit-prop. Cette conception du théâtre moderne est prolongée aux États-Unis dans les années 1970 par le Living Theatre et par la troupe Bread and Puppet, et en
France par le dramaturge Armand Gatti.

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SPECTACLE ET SOCIÉTÉ

Considéré comme un outil politique, la mise en scène aboutit au théâtre épique de Bertolt Brecht, fondateur du Berliner Ensemble, qui utilise l'effet de distanciation à des fins d'enseignement politico-social. Bertold Brecht a considérablement influencé
les artistes français de l'après-guerre.
En Allemagne, on voit l'émergence de la fonction de dramaturge appelé à explorer le contexte sociologique et historique du texte au service de la mise en scène ; en France, Jean-Pierre Vincent en a fait plus tard une fonction majeure.
Dans les années 1920, la scène est considérée comme un lieu d'expression de l'inconscient et du mystère de l'existence. Dans le Théâtre et son double (1931), Antonin Artaud rêve d'un théâtre métaphysique où s'exprimeraient les conflits opposant
l'individu et le monde, rejetant ainsi le théâtre traditionnel au profit d'un théâtre de la « cruauté «. Jacques Copeau et le Cartel (Louis Jouvet, Charles Dullin, Gaston Baty, Georges Pitoëff) défendent quant à eux l'idée d'un théâtre culturel au service
du texte, dans une perspective à mi-chemin entre les mystères du symbolisme et le projet social du naturalisme. Cette tendance conduit dans les années 1950 au théâtre de service public de Jean Vilar, qui se considère humblement comme un
régisseur. Antoine Vitez poursuit cette quête d'un théâtre populaire, alliant l'analyse rigoureuse des textes et la valorisation de l'inspiration spontanée des acteurs.
À l'instar des metteurs en scène contemporains qui renouent souvent avec la commedia dell'arte (Giorgio Strehler, Luca Ronconi, Dario Fo), Ariane Mnouchkine introduit un jeu d'acteur qui permet de maintenir le dialogue avec le public.
À la différence des artistes qui privilégient la fidélité au texte, Giorgio Strehler, Peter Stein, Patrice Chéreau et d'autres contemporains n'y voient qu'un support littéraire de leur travail de créateur. Dans les années 1970, l'Américain Richard Foreman
(né en 1937), Bob Wilson, Tadeusz Kantor et d'autres metteurs en scène à la recherche d'un nouveau langage théâtral présentent des spectacles fondés sur des textes déstructurés. Jerzy Grotowski, qui représente un cas extrême de cette tendance,
finit par supprimer la fonction du metteur en scène. Parallèlement, en France, Claude Régy déplace la création sur le travail de rendu du texte par les acteurs, à travers notamment la voix et la respiration du texte.
Depuis la fin des années 1970, la mise en scène fait également intervenir les technologies audio-visuelles, particulièrement la vidéo. D'abord mal perçue, en particulier en France, celle-ci gagne sa légitimité en actualisant la problématique de
l'interaction entre l'homme et la machine, et en interrogeant la place de l'image et de ses pouvoirs, le réel et le virtuel.
Mode de questionnement du texte, toute mise en scène implique une vision singulière à la fois de la réalité et de l'univers du théâtre.
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