Ming, dynastie
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Ming, dynastie, dynastie impériale chinoise (1368-1644) fondée par Zhu Yuanzhang (Chu Yuan-chang), un ancien moine bouddhiste qui a régné sous le nom de Hongwu (1368-1398).
2 | PÉKIN, CAPITALE OFFICIELLE DE LA DYNASTIE MING |
Pékin est enlevée à la dynastie Yuan mongole en 1371, mais Nanjing (Nankin) — semble-t-il la ville la plus grande du monde à l’époque, avec une population de 1 million d'habitants vers 1400 — demeure la capitale impériale jusqu'en 1421, date à laquelle le troisième empereur des Ming, Yongle (règne de 1403 à 1424), fera officiellement de Pékin la capitale de la Chine et la résidence de la cour impériale et du gouvernement. Nanjing demeure, dès lors, la seconde capitale officielle, en même temps que la capitale financière de l'Empire.
3 | L’ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE ET LA VIE ÉCONOMIQUE |
Le premier empereur des Ming, Hongwu, rétablit tout d'abord l'ordre et le pouvoir chinois. En 1380 et 1393, il organise une purge qui entraîne la mort de plus de 40 000 officiels, et reprend le contrôle de l'exécutif. Parallèlement, il fait entreprendre de gigantesques travaux de reconstruction : remise en valeur des terres, reboisement, travaux d’irrigation, repeuplement des régions dévastées par les rébellions contre l'ordre mongol.
Sous la dynastie Ming, l'accès à l'administration devient plus ouvert grâce aux concours. En même temps, la forme du pouvoir politique se modifie profondément. C’est sous les Ming que le caractère despotique du pouvoir impérial devient illimité. Les empereurs Ming développent les polices secrètes et laissent les eunuques prendre un poids politique démesuré, au point de dominer le gouvernement au XVIe siècle. La coupure entre l'empereur et sa cour, devenus de plus en plus inaccessibles, et le peuple chinois date de cette époque.
Peu à peu, les Ming étendent leur contrôle au nord, à l'ouest, et au sud-ouest en permettant aux chefs des minorités de continuer à gouverner en tant que représentants de l'État Ming. Alors que, au cours des quatre siècles précédents, la Chine avait été obligée de traiter les États voisins sur un pied d'égalité, les premiers Ming rétablissent le système du tribut par lequel les États non chinois du Sud-Est asiatique reconnaissent la suprématie culturelle et morale de la Chine, et doivent régulièrement payer tribut à la cour chinoise. L'économie du pays est aussi restaurée, après les ravages de guerre et les catastrophes naturelles dont a souffert l'agriculture. La population passe de plus de 100 millions à environ 70 millions. On tente désormais de recenser la population et d'établir un cadastre de toutes les terres de l'Empire. Des efforts importants sont entrepris pour accroître les surfaces cultivables, en utilisant parfois des unités militaires. Entre 1383 et 1393, la surface des terres arables augmente de 650 p. 100, passant à 51,6 millions d'ha, bien que cette proportion diminuera plus tard de 20 p. 100 avant de se stabiliser.
Le commerce reprend vigueur, particulièrement dans le Sud, le long du fleuve Yang-tseu-kiang. La ville Suzhou (Sou-tcheou), le centre de l'industrie du coton et de la soie, devient aux XVe et XVIe siècles la plus grande métropole de la Chine du Sud. Une quantité croissante de produits chinois est exportée, en particulier les porcelaines « bleu et blanc « et les nouvelles porcelaines polychromes. L'activité navale chinoise atteint alors son apogée. Entre 1405 et 1433, un eunuque musulman, Zheng He (Tcheng Ho), dirige sept expéditions sur ordre de l'empereur afin de nouer des contacts diplomatiques. Il visite l'Asie du Sud-Est, l'Inde, la Perse, le golfe Persique, la mer Rouge, La Mecque, et la côte est de l'Afrique. Néanmoins, le coût très important de ces armadas (la première expédition comprend déjà 62 navires, avec 28 000 soldats à bord) amène le gouvernement impérial à abandonner les expéditions navales aux initiatives individuelles. Dans les dernières années de la dynastie Ming, un nombre croissant de missionnaires européens arrive en Chine à partir de Macao, en particulier des pères jésuites (Gaspar da Cruz, Matteo Ricci en 1601, Johann Adam Schall von Bell en 1630).
4 | LA VIE INTELLECTUELLE |
La dynastie Ming encourage les arts et la littérature. Au début du XVe siècle, l'empereur ordonne la compilation d'une liste de 22 877 ouvrages représentant la quintessence du savoir chinois. La littérature chinoise, en général, se développe de façon très importante. Trois des plus célèbres romans chinois sont publiés à cette époque : les Trois Royaumes (ou Sanguo zhi yanyi) attribué à Luo Guanzhong, le roman Au bord de l'eau (ou Shuihu zhuan) de Shi Nai’an et Luo Guanzhong et la Pérégrination vers l’Ouest (ou Xiyou ji) attribué à Wu Cheng’en, qui connaissent encore aujourd'hui une très grande popularité.
5 | LA CHUTE DE LA DYNASTIE MING |
Malgré ses succès, la dynastie Ming doit faire face à une succession de révoltes paysannes, de conflits militaires (notamment avec les Mongols et d'autres tribus nomades du Nord), ainsi qu’à des actes de piraterie japonaise sur ses côtes. Les périodes de troubles dominent et l’augmentation des taxes commerciales non seulement ne remédie pas à la crise de l'État, mais contribue à l’éclatement d’émeutes dans les villes. Au milieu du XVIe siècle, les revenus de l'État ne contribuent plus que pour moitié à ses dépenses.
Au début du XVIIe siècle, la dynastie Ming se trouve dans une situation encore plus précaire. Elle est aux prises avec une crise sociale, économique et militaire profonde (insurrection de certains régiments en 1627). Mais c’est principalement son engagement dans des conflits armés avec les tribus Djurtchets (mandchoues) du Nord, qui accélère sa chute. À l'intérieur, une révolte paysanne éclate dans la province du Shaanxi, et les insurgés dirigés par Li Zicheng s'emparent sans résistance de Pékin en 1644, conduisant le dernier empereur de la dynastie Ming, Chongzhen (1628-1644), à se donner la mort par étranglement. Le commandant de l'armée Ming du Nord (le général Wu Sangui) fait appel aux Djurtchets pour expulser les rebelles de Pékin. Mais les Djurtchets entrent dans la capitale et fondent une nouvelle dynastie, la dynastie Qing.
Liens utiles
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